C'est une affaire aussi énigmatique que mystérieuse. Début novembre, l'ancienne championne de tennis chinoise, Peng Shuai, dénonçait sur un réseau social avoir été victime d'agression sexuelle de la part de l'ancien vice-Premier ministre de la république populaire de Chine, Zhang Gaoli. Depuis, silence radio, plus aucune nouvelle de la gagnante de Roland-Garros et Wimbledon en double. Une absence qui interroge et inquiète, notamment dans le monde du tennis. Si les instances de l'ATP et la WTA (le circuit féminin) ont récemment déclaré avoir reçu la confirmation que la jeune femme est en lieu sûr, le dernier message diffusé par un média d'État chinois jette le doute.
Hier soir, CGTN, une chaîne d'État chinoise, a diffusé sur Twitter un message qui serait apparemment l'oeuvre de Peng Shuai. Dedans, elle explique que les allégations d'agression sexuelle sont "fausses" et qu'il n'y a pas à s'inquiéter pour elle. "Je ne suis ni disparue ni en danger. J'étais juste au repos chez moi, tout va bien. Merci encore d'avoir pris de mes nouvelles", précise le message diffusé.
Un texte qui n'a visiblement pas convaincu grand monde et notamment le patron de la WTA, Steve Simon. "Le communiqué publié aujourd'hui (ndlr, mercredi 17 novembre)) par les médias officiels chinois concernant Peng Shuai ne fait qu'augmenter mon inquiétude quant à sa sécurité et sa localisation", affirme-t-il en introduction d'un communiqué publié hier sur le site officiel de la WTA.
J'ai du mal à croire que Peng Shuai ait effectivement écrit l'email que nous avons reçu
Circonspect devant la réponse attribuée à Peng Shuai par CGTN, Steve Simon ne laisse que peu de place aux doutes. "J'ai du mal à croire que Peng Shuai ait effectivement écrit l'email que nous avons reçu et qu'elle puisse penser les mots qui lui sont attribués", lance-t-il avant d'insister sur la nécessité d'avoir plus d'informations sur l'ancienne joueuse de 35 ans : "La WTA et le reste du monde ont besoin de preuves indépendantes et vérifiables indiquant qu'elle est en sûreté. J'ai essayé à de nombreuses reprises de la joindre via plusieurs plateformes de communication, en vain".
Concerné par l'absence de nouvelles de Peng Shuai, Steve Simon délivre donc un message fort et sans détour. Pour lui, "elle doit avoir le droit de parler librement, sans contraintes nu intimidations de qui que ce soit".