Souvent décrit comme un playboy, Dominique Desseigne, PDG du groupe de casinos et hôtels Lucien Barrière, est avant tout un homme d'affaire avisé qui a su faire perdurer une entreprise familiale devenue la sienne à la mort de son épouse Diane Barrière-Desseigne en 2001. Le couple a eu deux enfants : Alexandre a 31 ans, sa petite soeur Joy, 3 ans de moins. Alors que l'aîné rejoint le groupe Lucien Barrière au poste de responsable du développement, après de hautes études, son père s'est confié à Nikos Aliagas dans les pages de Gala. Dominique Desseigne revient avec émotion le martyre enduré par son épouse.
Le groupe Barrière représente 34 casinos et 18 hôtels de luxe, dont Le Fouquet's à Paris. Dominique Desseigne était l'époux depuis 1984 de Diane Barrière, fille adoptive de Lucien Barrière et son héritière à la tête du groupe en 1990. En 1995, Diane Barrière-Desseigne est victime d'un grave accident d'avion, entre Saint-Tropez et La Baule, dont elle ressort tétraplégique. La femme d'affaires n'a que 38 ans. Commencent alors des années terribles dont Dominique Desseigne raconte : "J'ai vu mon épouse souffrir comme personne, les paupières cousues car elles s'étaient rétractées à cause du feu, et lorsque j'ai pu voir ses yeux, j'ai vu un regard perçant et intelligent. On ne peut pas oublier ces moments-là." Le père d'Alexandre et Joy ajoute : "Elle a fait preuve d'un courage extraordinaire. Sa devise, c'était : 'Mourir, oui, renoncer jamais.' Elle s'est accrochée jusqu'au bout, ça m'a terriblement marqué. (...) Ce qu'elle a vécu, c'est le martyre. Être tétraplégique en trachéotomie pendant six ans, avec des brûlures partout sur le visage, les mains mutilées. C'est une détresse difficilement imaginable."
À plusieurs reprises, les médecins ont cru que c'était la fin. "J'ai dû annoncer à mes enfants six fois que leur maman allait mourir : il n'y a rien de pire pour un homme." C'est donc six ans après son accident, à 44 ans seulement, que Diane Barrière s'éteint, "heureuse avec l'amour des siens". Les enfants n'ont que 12 et 9 ans lorsqu'ils perdent leur maman. Dominique Desseigne se réjouit de les voir aujourd'hui si brillants et enfin intégrer l'entreprise familiale, ce que fera Joy à son retour de Londres. "Mes enfants ont surmontés leurs troubles. Ils sont modestes, sains et équilibrés, affirment leur père avec fierté. Elle est là la victoire."
Nikos Aliagas a pu échanger avec Alexandre Barrière. En l'écoutant on comprend qu'il ne s'agit pas seulement de rependre vulgairement l'empire familial : "Quand, à 11 ans, on est confronté de manière si prononcée à la mort, cela permet de prendre du recul et de ne garder que l'essentiel. Je fais aujourd'hui ce que ma mère voudrait que je fasse. C'est ma raison d'être."