Leyne Strauss-Kahn & Partners (LSK) semble être le puits sans fond de Dominique Strauss-Kahn. Débarrassé de l'affaire dite du Carlton dans laquelle il a été innocenté des accusations de proxénétisme aggravé, DSK voit le feuilleton judiciaire se reporter sur sa société d'investissements luxembourgeoise aujourd'hui en faillite. Une plainte a été déposée par un des actionnaires contre LSK, qui aurait dû devenir un fonds spéculatif de 2 milliards de dollars...
L'AFP révèle qu'un ancien actionnaire de la société déclarée en faillite et dont le passif s'élèverait à plus de 100 millions d'euros pour 150 créanciers (dont le fisc luxembourgeois), a déposé plainte le 30 juin dernier à Paris. Jean-François Ott, ancien PDG de la société immobilière luxembourgeoise Orco Property Group, a déposé plainte pour "escroquerie", "abus de biens sociaux" et "faux" contre les anciens administrateurs de LSK, dont Dominique Strauss-Kahn fait partie. Son avocat Me Mathieu Croizet a précisé à l'AFP que son client avait souscrit l'été dernier à une augmentation du capital de LSK à hauteur de 500 000 euros, sur la foi d'une situation financière de la société qui était, selon lui, loin de la réalité.
"On veut que toute la lumière soit faite sur ce qui s'est passé, a expliqué Me Croizet. Mon client a participé à l'augmentation de capital en raison de la présence de DSK dans cette société et des documents qui lui ont été proposés, or LSK aurait dû déposer son bilan dès mai 2014." De fait la société a déposé le bilan en novembre 2014, quelques semaines après le suicide du partenaire de l'ex-patron du FMI, Thierry Leyne. Un suicide qui suivait de quelques jours seulement la démission de DSK de la tête de LSK.
Juste après, Dominique Strauss-Kahn, aperçu récemment heureux et amoureux dans les tribunes de Roland-Garros, avait déclaré au Parisien en octobre 2014 que son ex-associé "avait contracté une série d'emprunts excessifs". Il avait également reconnu qu'il était au courant depuis de la "réputation contrastée" de son associé, tout en affirmant avoir été attiré par le fait que l'homme d'affaires "avait fait dans le passé de très belles opérations".
Contacté par l'AFP, Me Jean Veil, un des avocats de l'ex-patron du Fonds monétaire international, s'est refusé à tout commentaire.