Un homme d'affaires à la "réputation contrastée". Voilà comment Dominique Strauss-Kahn avait notamment défini Thierry Leyne, son associé au sein du fonds d'investissement LSK, quelques jours après son brutal suicide, à 48 ans. Et si l'ex d'Anne Sinclair avouait le connaître "depuis peu", il semblerait que sa réputation ne soit pas usurpée. Selon L'Obs, il aurait ainsi arnaqué de nombreuses personnes, y compris DSK, qui a perdu beaucoup d'argent avec LSK, société tout juste déclarée, le 5 novembre, en cessation de paiements...
Une longue liste de victimes
Les zones d'ombres s'éclaircissent autour de la mort de Thierry Leyne. Si on savait qu'il restait marqué par le suicide de son épouse Karen, laquelle s'était jetée en 2011 du haut d'un parking à Genève après la demande de divorce déposée par son époux, on ignorait toutefois l'existence de trois lettres laissées par le défunt, dont une destinée à sa compagne Nathalie B., ex-conseillère de DSK. Il y avoue notamment sa "honte" d'avoir causé "tant de dégâts financiers", selon le magazine. Car l'ancien directeur du FMI n'est pas le seul à avoir perdu beaucoup d'argent - 625 000 euros partis en fumée dans LSK - en s'associant à l'homme d'affaires.
Parmi ces victimes, L'Obs cite par exemple Jean-François Ott, un Français ayant fait fortune dans l'immobilier dans les pays de l'Est, délesté d'un investissement de 500 000 euros, ou encore un homme d'affaires russe qui avait versé 2 millions d'euros via une société offshore des Îles Vierges britanniques. Mais pas de quoi inquiéter Thierry Leyne, toutefois. L'homme d'affaires franco-israélien s'attaquait en effet à des fraudeurs fiscaux, se protégeant ainsi de représailles judiciaires, comme l'explique un proche à L'Obs.
LSK en cessation de paiements
Trois jours avant le suicide de Thierry Leyne, DSK avait quitté la présidence de LSK, déjà en proie à des difficultés financières, un an après sa création. Un départ qu'il justifie aujourd'hui par "une série d'emprunts excessifs" de son associé qu'il ne pouvait "pas accepter" et un fonctionnement non conforme au projet de départ, expliquant avoir été le "seul à apporter des affaires". L'ex d'Anne Sinclair, aujourd'hui en couple avec Myriam L'Aouffir, a donc quitté le navire avant qu'il ne coule définitivement, voyant les agissements de son associé, qui se sont vite révélés bien plus graves que prévu.
Car mercredi, LSK - dans laquelle Vanessa Strauss-Khan, la fille de DSK, occupait le poste de directrice de la recherche économique - s'est déclarée en cessation de paiements, du fait d'une aggravation de sa situation financière. "Après la disparition tragique de Thierry Leyne, président en exercice, les membres du conseil d'adminstration de la société LSK ont découvert des engagements supplémentaires au sein du groupe dont ils n'avaient pas connaissance et qui aggravent la situation financière délicate", a indiqué la société dans un communiqué, achevant ainsi sa triste histoire...