D'importants moyens sont mis en place depuis le 4 juillet 2022, jour où les corps de deux enseignants ont été découverts tués par balle dans le village de Pouyastruc en Haute-Garonne, pour retrouver le présumé coupable qui a fui à moto après le drame. De nombreux détails ont été apportés sur le profil du suspect, notamment durant la conférence de presse du procureur de Tarbes le 6 juillet. Par ailleurs, les entourages professionnel et sportif du motard en fuite en Espagne se disent choqués par les accusations à l'encontre d'un homme décrit comme "un gars responsable".
La Nouvelle République des Pyrénées dresse le portrait du suspect du double meurtre de Pouyastruc. En instance de divorce de la victime, l'enseignante Aurélie Pardon, Cédric Tauleygne a eu deux enfants avec elle. D'après les témoignages, il était considéré comme un homme sans histoire, discret et investi dans son travail comme dans les sports qu'il affectionnait, le vélo et le tir.
Employé dans la société Safran Helicopter Engines à Bordes (64), fabriquant de motorisation d'hélicoptère, Cédric Tauleygne se distingue par sa discrétion dans son travail. Ses collègues ne savaient rien de ses problèmes conjugaux, mais rien aussi de son goût le vélo et encore moins pour les armes. Quand ils réalisent qu'il est absent, ce qui n'est pas dans ses habitudes, "Cédric a répondu qu'il ne viendrait pas parce qu'il était en arrêt maladie", précise l'un des employés. Il ajoute sa réaction quand ils ont compris la véritable raison de son absence : "On a halluciné !"
Passionné de VTT, le suspect a la réputation d'être un homme responsable et investi dans la vie du club de cyclocross dont il a fait partie, prenant soin de ne pas faire empiéter son hobby sur sa vie de famille toutefois. Son autre passion prend toutefois une autre dimension à la lumière du drame : le tir sportif. Dans son domicile de Barbazan-Dessus qui a été perquisitionné, "des fusils et armes de poing ont été saisis". Le quotidien précise que tous ses objets sont en conformité. L'homme était aussi "à jour de ses tirs de contrôles, nécessaires pour conserver son port d'arme", précise le président du club.
C'est un tout autre personnage qui a été découvert le 4 juillet, un suspect accusé d'avoir tué sa femme avec qui il était en instance de divorce et son collègue Gabriel Fourmigué, père de famille célibataire, avec qui elle aurait entamé une relation. Un important dispositif de recherche a été déployé pour retrouver sa trace, le GIGN est notamment engagé, tandis que la Guardia civil en Espagne est aussi sur le pont. La moto de ce suspect ayant été retrouvée à Jaca, à environ deux heures du lieu du crime.
"Le mis en cause et la victime étaient en instance de divorce, et étaient séparés. Nous avons de bonnes raisons de penser que ce drame est lié à ce contexte de séparation. Nous recherchons activement l'époux d'une des victimes qui n'est plus réapparu depuis", a déclaré le procureur devant les médias. "Nous ne connaissons pas ses volontés actuelles. Est-ce qu'il est suicidaire ou est-ce qu'il veut échapper à ses responsabilités ? Nous l'ignorons", indique le procureur Pierre Aurignac qui précise que si un contact a été établi avec le suspect lors de l'enquête, celui-ci a ensuite été rompu. Considéré comme dangereux puisqu'il aurait tiré sur deux personnes et possède de nombreuses armes, Cédric Tauleygne a pu avoir prémédité son geste et préparé sa fuite. Ainsi, une information judiciaire pour "assassinat" devrait être ouverte ce 7 juillet et confié au parquet de Pau. Les enfants du couple sont désormais pris en charge dans leur famille.
Cédric Tauleygne est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.