Hier, jeudi 17 décembre, les Argentins dévoilaient neuf mois après le terrible accident d'hélicoptère frappant le tournage de l'émission Dropped, destinée à être diffusée sur TF1, et qui coûtait la vie à dix personnes - huit Français (les sportifs Camille Muffat, Alexis Vastine et Florence Arthaud, ainsi que cinq membres de l'équipe de production) et les deux pilotes argentins des deux engins qui se sont percutés avant de s'écraser -, le rapport de l'enquête. Aujourd'hui, vendredi 18 décembre, Le Parisien révèle de nouvelles informations émanant de l'enquête de la justice française et faisant note d'un précédent accident sur le tournage.
Un élément troublant, et resté longtemps secret, ressort de cette enquête, selon les informations du quotidien. En effet, les gendarmes en charge des investigations ont appris par un médecin présent sur place qu'un premier incident impliquant déjà un hélicoptère s'était produit le premier jour de tournage. Il leur aura fallu attendre le 3 août dernier, après de nombreuses auditions, pour que cet épisode soit révélé par un médecin engagé par l'émission. Mais ce dernier prouve-t-il que les mesures de sécurité déployées n'étaient pas à la hauteur ?
Pas loin d'une première catastrophe
Cet incident se serait déroulé lors du premier jour de tournage, alors que l'équipe de production était à Ushuaïa. Les candidats se trouvaient sur une colline, à genoux, les yeux bandés. Le docteur a relaté cet événement avec ces mots : "Les trois hélicoptères sont arrivés en formation, l'un derrière l'autre, mais assez espacés. Le premier, alors qu'il voulait se poser, s'est retrouvé avec le vent arrière. Il est arrivé assez vite et a planté l'avant des deux patins dans le sol. Il s'est retrouvé à piquer à 30° ou 40°... Le pilote a remis les gaz et est reparti en avant en prenant de la hauteur." Un événement confirmé par Philippe Candeloro, bouleversé depuis que le rapport de l'enquête a été rendu public. Celui qui était au casting de ce jeu a confié : "Nous étions au sol, à flanc de montagne. L'hélicoptère de l'autre équipe est arrivé et devait se poser. Nous avons entendu qu'il y a eu une remise de gaz près de nous. Quelqu'un est venu se coucher sur nous en disant de ne pas bouger." Le médecin, lui, est formel, il estime qu'ils "ne sont pas passés loin d'une première catastrophe".
Une erreur humaine
À noter tout de même que ni l'hélicoptère ni le pilote impliqué dans ce premier incident ne l'étaient dans l'accident mortel qui a coûté la vie à dix personnes, le vendredi 3 avril. Les responsables de la société de production ALP, présents sur les lieux, ont voulu prendre plus de renseignements sur les hélicoptères et les pilotes utilisés pour l'étape suivante, suite à cet incident de début de tournage. Aujourd'hui, le rapport de l'enquête argentine évoque, sans grande certitude, que la position des aéronefs aurait pu provoquer un éblouissement des pilotes. Ainsi qu'une possibilité que les pilotes aient pu subir une pression liée au tournage.
Franck Firmin-Guion, président de la société ALP, a réagi suite à la publication de ce rapport. "Il n'y a rien dans le rapport qui accable ou mette en cause ALP", a-t-il déclaré, évoquant une "erreur humaine".