Après le tonitruant Well, well, well, à quoi fallait-il s'attendre de la part de Duffy et de son second album, Endlessly, à paraître le 29 novembre ? A tout, sauf à ce qu'elle vient de dévoiler...
A mille lieues de son personnage de blonde fatale qui ensorcelle la gent masculine dans le clip de son premier single explosif, la jolie Galloise de 26 ans livre avec la chanson-titre Endlessly une ballade tendrissime qui a le goût intense de la soul la plus voluptueuse et câline des sixties. C'est simple : s'il fallait rapprocher Endlessly d'un de ces standards voluptueux, ce serait tout bonnement At Last, merveille interprétée par une Etta James à la voix délicieusement alanguie.
Si elle se servait de son timbre si particulier pour rendre Well, well, well aguicheur et dansant, Duffy prend avec Endlessly le temps de laisser ses fêlures, son envoûtant vibrato voilé, sa candeur vocale s'exprimer pleinement sur maintes notes tenues, pour une ballade amoureuse servie sur des arrangements fantastiquement old school et délicats - guitare acoustique lointaine et calme, orgue ultra-vaporeux, batterie à l'étouffée, violons en bouquet final qui font leur entrée sur la pointe de l'archet, et... des trémolos suprêmement romantiques. Surnaturellement éthérée et intime, une authentique magie sentimentale, précieuse, dont on s'enivrerait... sans fin.
Ce deuxième aperçu de l'album du même nom attise évidemment la curiosité quant aux autres pépites qu'il contient, en grande partie façonnées avec Albert Hammond - "My Boy", "Endlessly", "Don't Forsake Me", "Lovestruck", "Breath Away" -, et laisse entrevoir la possibilité d'une nouvelle consécration à la hauteur de celle acquise avec Rockferry...
G.J.