Il a grandi en écoutant Claude Nougaro et Booba. Entre les Spice Girls, High School Musical et Diam's, tout en faisant le caïd parce que c'était aussi ce qu'on attendait de lui. Et dans Kid, extrait de son premier EP, Eddy de Pretto déconstruit cette masculinité imposée. Sans se faire le porte-drapeau d'une communauté, le jeune artiste, nommé dans la catégorie Révélation scène des Victoires de la musique 2018, raconte ses histoires d'amours homosexuelles dans ses chansons et les amants de passage dans La Fête de trop...
Interrogé ce vendredi 2 mars 2018 par 20 minutes à l'occasion de la sortie de Cure, son premier album, Eddy de Pretto lâche : "Je ne parle pas de mon homosexualité, je raconte mes histoires qui, certes, sont des histoires homosexuelles. Pour Doc Gynéco, c'est Vanessa, pour Damso, c'est Sabrina, pour moi, c'est Jimmy." Cette drôle de chanson sur un dealer est par ailleurs un tube (à écouter ci-dessous). Il répète ne pas vouloir être le "gay qui fait de la chanson", il offre pourtant une visibilité non négligeable dans le rap, souvent taxé de sexisme et d'homophobie : "Je fais mes chansons, je raconte mes histoires, si ça peut faire bouger les lignes, répondre à des mouvements, être des hymnes pour certains, tant mieux", observe-t-il.
Pour le Huffington Post, il remarquait "que les générations du moment sont beaucoup plus ouvertes en ce qui concerne la sexualité, les suspicions laissent progressivement place à des 'on s'en fout'". Eddy est out comme il respire : "Je n'ai jamais eu à cacher mon homosexualité, poursuit-il dans 20 minutes. Pour moi, c'est la banalité. Je n'ai pas fait Cure en me disant que ça allait être un album LGBT, aux couleurs du drapeau gay et le mettre en avant."
Après sa distinction aux Victoires de la musique, Eddy de Pretto entame une grande tournée. Le jeune homme se produit sur scène avec un dispositif assez étonnant : accompagné d'un batteur, Eddy chante sur une bande sonore qui s'échappe de l'iPod qu'il tient à la main. Minimale mise à nu dans laquelle il s'épanouit...