C'était l'une des icônes de la nuit parisienne des années 1980. Surnommée "reine des punks", égérie underground et muse des plus grands artistes, Edwige Belmore est morte, a-t-on appris hier, mardi 22 septembre. Autre figure et amie de l'époque, Farida Khelfa lui a notamment rendu hommage sur Instagram.
"Adieu Edwige". C'est par ces deux mots, accompagnés d'une superbe photo en noir et blanc du regretté mannequin aux cheveux blond platine, datant visiblement des années 1980, que Farida Khelfa a fait part de sa tristesse après le décès d'Edwige Belmore. Car comme elle, cette beauté singulière avait tapé dans l'oeil de Jean Paul Gaultier, qui la fit défiler dans les années 1980, comme Thierry Mugler.
"J'ai été attiré par Edwige Belmore, la reine des punks de Paris, avec ses cheveux blond platine et son petit tatouage à la cheville, disait-il en 2012 dans Télérama. A l'époque, cela faisait jaser. Elle était à l'aise avec tout le monde. Pourtant, avec son image punk, vous aviez l'impression qu'elle allait vous envoyer une canette de bière au visage ! Ensuite j'ai éprouvé un choc en voyant Farida Khelfa", racontait le créateur.
Avec son look punk et androgyne, Edwige Belmore est repérée par le propriétaire du Palace, Fabrice Emaer, en 1978, après avoir fait sensation dans les nuits du mythique club Sept. Alors moitié du duo new wave Mathématiques Modernes - dont le Disco rough sera sacré single de la semaine par l'influent NME -, la punkette devient alors l'une des héroïnes de la nuit parisienne des années fin 1970/80, inspirée par le Studio 54 de New York.
"Pendant qu'il construisait le palace, il m'a lancé : "mon bébé d'amour, est-ce que tu veux faire la porte ?" J'ai dit ok, bien sûr !, racontait-elle dans Jalouse en 2009. A l'ouverture, le 1er mars 1978, j'étais une môme de 20 ans timide, avec six bodyguards autour d'elle et deux millions de personnes devant la porte. Je regardais les gens dans les yeux et je les sentais tout de suite (...) Je faisais rentrer les potes de Fabrice : Paloma Picasso, Loulou de la Falaise, etc. Et puis les miens, ceux de la bande des Halles !"
Au Palace, elle vit "la folie", les premiers concerts de Grace Jones, de Prince, et la jeune fille timide se mue en égérie des grands artistes de l'époque. "Je suis restée timide mais d'être photographiée par Warhol, Helmut Newton et Mondino enthousiastes, ça m'a sorti la tête de l'eau", confiait la "reine des punks", également passée devant l'objectif de Pierre et Gilles. Celle qui vivra ensuite à New York, où elle sera directrice artistique du Standard Hotel, avait également fait la fameuse couverture de Façade, embrassant Andy Warhol.
Outre Farida Khelfa, la styliste Catherine Baba lui a aussi rendu hommage en publiant une série de photos sur Instagram, comme l'artiste anglais Duggie Fields.