En avril 2012, Éric Abidal subissait une greffe du foie, conséquence d'une récidive d'une première tumeur détectée et opérée en mars 2011. Le 6 avril dernier, l'international tricolore faisait son grand retour sur les terrains à Barcelone, sous les ovations d'un Camp Nou plein à craquer. Un retour bourré d'émotion après des mois de galère et de souffrances, comme il l'a expliqué dans l'émission 7 à 8 de TF1 de ce dimanche 14 avril.
Il revient ainsi sur l'incroyable geste de son cousin, qui lui a offert un bout de son foie : "Sans lui, je ne serais pas là (...) On est lié à vie, je vis grâce à lui, et lui vit en moi." Un geste que le défenseur du FC Barcelone n'oubliera jamais, alors même que son cousin a pris tous les risques durant cette opération, le donneur étant souvent plus exposé que le receveur. "Au départ, je ne voulais pas, explique-t-il ainsi. J'avais peur qu'il puisse se passer quelque chose de grave (...) Je me rappelle à l'époque quand mon épouse lui a demandé s'il était d'accord, il a accepté sans rechigner. Un geste fort de sa part."
Mais avant de refouler les terrains, et de goûter à nouveau aux joies de l'entraînement, Éric Abidal a souffert. Beaucoup souffert. "On a parlé d'une transplantation, mais, en fait, cela a été quatre ou cinq opérations en peu de temps. J'ai perdu 19 kg. Déjà que je n'étais pas costaud costaud...", a-t-il confié. Pour autant, jamais Éric Abidal n'a envisagé le pire : "Je n'ai jamais pensé à la mort, je crois énormément en Dieu, et je sais que Dieu décide. J'ai souffert. Je me rappelle, un dimanche, je n'en pouvais plus. J'ai demandé aux médecins de me mettre dans le coma pour ne pas souffrir comme je souffrais. Le lendemain, après la quatrième opération, en sortant du bloc les médecins m'ont avoué que j'avais énormément de liquide dans mon ventre et qu'ils se demandaient comment j'avais fait pour résister à cette douleur."
"Lutter contre la maladie, c'est comme un match de football. Tout seul, je ne pense pas qu'on puisse y arriver. Ma femme a joué le rôle de numéro 10 tout au long de la maladie - enfin, depuis qu'on se connait - et continue d'être le numéro 10 de la maison", ajoute la star, qui rend ainsi hommage à sa femme Hayet.
Depuis sa première opération, Éric Abidal, à qui les supporters réservaient une minute d'applaudissements à la 22e minute de chaque match, son numéro de maillot étant le 22, a changé et voit les choses différemment. Terminé les sautes d'humeur, les petites contrariétés. Le matériel est relégué au second plan et l'international s'engage autant qu'il le peut auprès des autres. Durant l'entretien, il confie ainsi une petite anecdote, avec un sourire qui en dit long sur sa joie du moment : "Je croise un père à l'hôpital, et il voulait que je rentre dans la chambre pour voir son fils (atteint d'un cancer cérébral, ndlr) car ce dernier était fan. J'avais une montre de marque (Rolex avec son nom gravé dessus, ndlr) et pour moi peu importe le prix que ça valait. C'était le geste qui comptait. Aujourd'hui, le petit est très content, la montre, il la porte tous les jours, elle est à mon nom, il en parle tous les jours, il me laisse des messages, il est super heureux, et je crois que ça lui a servi pour lui et le chemin de la guérison."
L'avenir, c'est sur un terrain de foot que l'envisage désormais Eric Abidal. Avant de retrouver sa famille une fois les crampons rangés.