
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Après des propos jugés racistes par SOS Racisme sur le lien entre trafiquants de drogue et origine ethnique ("la plupart des trafiquants sont noirs et arabes") - le tribunal avait finalement retenu, en février 2011, le chef d'accusation de "provocation à la discrimination" -, Eric Zemmour s'est de nouveau attiré les foudres de cette même association.
Aujourd'hui, l'ex-polémiste d'On n'est pas couché est visé par SOS Racisme et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (plus connu sous le signe MRAP) pour ses propos concernant l'actuelle ministre de la Justice, Christiane Taubira. Dans sa chronique quotidienne, diffusée dans la matinale de RTL le mercredi 23 mai, Eric Zemmour déclarait au sujet de la politicienne : "En quelques jours, Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais." Des propos qui, selon les deux associations, font état de machisme et racisme caractérisés.
Dominique Sopo, président de SOS Racisme, s'est notamment exprimé dans Le Monde, dans les heures qui ont suivi la diffusion de cette chronique, qualifiant le positionnement de Zemmour de "machisme grossier dont il ne se départ plus". "J'espère qu'un jour les complexes d'Eric Zemmour se résoudront sur un divan plutôt que par l'expression radiophonique d'une haine quotidienne obligeamment permise par la sollicitude de RTL à l'endroit de ce personnage", estime Dominique Sopo.
De son côté, le MRAP est revenu sur le discours tenu par Eric Zemmour dans un communiqué de presse. Scandalisée par la chronique haineuse, raciste et misogyne d'Eric Zemmour, l'association, faisant front commun avec SOS Racisme, souhaite saisir le Conseil Supérieur de l'audiovisuel "pour que sa mission s'exerce contre une radio qui donne un tel espace à la haine raciste et misogyne".
Joachim Ohnona