La nouvelle vague de la natation française relève franchement du raz-de-marée ! En tête du classement des nations après quatre jours de compétition dans les épreuves de natation sportive des championnats d'Europe de Budapest, la délégation tricolore a, vendredi, de nouveau fait des remous propres à submerger un public de plus en plus large, friand de tels exploits et du naturel plaisant affiché par la plupart des athlètes en interview.
Ce 13 août, la moisson a repris de plus belle, dès l'entrée dans le bassin de Budapest de Sébastien Rouault, sacré champion d'Europe du 800m nage libre. Le nageur yvelinois du Mulhouse Olympic Natation, devenu champion d'Europe du 1500m mercredi au terme d'une superbe finale à suspense, aura été impérial sur 800, s'imposant avec un nouveau record de France à la clé, en 7'48"28. Cette fois, le Féroen Joensen ne lui aura pas longtemps résisté, pas plus que l'Italien Samuel Pizzetti, son dauphin sur 1500m et en bronze sur le 800 (7'49"94), derrière l'Allemand Kubusch (7'49"12). Un magnifique doublé !
Mais tous les regards étaient tournés, vendredi, vers la finale du 100m, l'attraction phare de ces championnats d'Europe 2010 de Budapest. "Coupable" de l'argent tricolore lors du relais 4x100 - une faillite qu'il a admise -, Alain Bernard devait avoir à coeur de se racheter, au moment de monter sur le plot de la ligne d'eau numéro 5, au coude à coude avec un sérieux rival - le Russe Lagunov, dominateur lors des séries. Virant avec un dixième d'avance sur le Russe au bout du premier 50, Alain Bernard, champion d'Europe et champion olympique en titre de la spécialité, a dû résister dans le dernier 25 au retour à la hargne de Lagunov, son dauphin à Eindhoven en 2008.
Trois centièmes suffiront : en 48"49, Alain Bernard conserve son titre et fait pour deux nouvelles années un champion d'Europe magnifique. Lagunov touche en 48"52 et empoche l'argent. Quant au deuxième français engagé dans cette finale, William Meynard, très en vue lors des séries, il accroche le bronze en 48"56. De quoi échanger des congratulations rayonnantes avec Alain Bernard, rapidement sorti du bassin pour se précipiter vers les siens !
Le compteur de médailles tricolore grimpe donc à 15 médailles : 6 d'or, 6 d'argent et 3 de bronze, soit aussi bien qu'à Madrid (2004) et Budapest (2006). Pour Budapest, ce n'est pas encore fini : samedi, on suivra notamment la finale du 200m dos masculin, pour laquelle les Français Stasiulis et Ress sont qualifiés, et celle du 200m nage libre féminin, dont l'Italienne Federica Pellegrini a survolé les demi-finales et pour laquelle deux Françaises sont en lice - Camille Muffat et Coralie Balmy (compagne d'Alain Bernard) - qui a obtenu le dernier ticket.