Purepeople : Tu viens de sortir un nouvel album intitulé Que l'amour. Tu peux nous en dire plus ?
Eve Angeli : C'est un album où je reprends toutes les plus belles chansons d'amour, de tous les temps, en toutes les langues. Il y a de l'anglais, de l'italien, du français. Toutes les décennies sont représentées. J'interprète des titres de Laura Pausini, du groupe ABBA, d'Elton John, de Léo Ferré, Véronique Sanson, Jacques Brel... et cinq inédits que j'ai écrits de A à Z, texte et mélodie.
C'est un projet sur lequel tu travailles sans maison de disques...
Ça fait tellement longtemps que je ne passe plus par elles ! J'en ai connu trois : M6 Interactions, qui a fusionné en Sony BGM, puis Columbia. Mais il y a eu les fusions, de plus en plus d'artistes pour de moins en moins de directeurs artistiques. Et j'ai voulu en sortir parce que je ne m'y reconnaissais plus. Il fallait faire beaucoup de concessions. Ça fait déjà dix ans que je ne leur propose plus rien... et que je ne souhaite pas faire appel à elles. Elles prennent beaucoup d'argent sur les productions et n'offre pas beaucoup de promotion en face.
Est-ce que tu chantes enfin un titre de Johnny Hallyday ?
Non, mais par contre, je suis sur un projet de nouvel album où j'aurai l'une des parolières de Johnny ! Elle s'appelle Isabelle Bernal. Elle a travaillé sur des titres comme N'en vouloir à personne, Regarde-nous, Refaire l'histoire ou Rester vivant. Elle a aussi collaboré avec Grégory Lemarchal à l'époque de La Voix d'un ange. Actuellement, elle écrit une chanson très rock, très belle pour moi. Ça sera un vrai tournant.
Est-ce que tu collabores toujours avec Michel Rostaing, ton ex-compagnon ?
J'ai pris mon autonomie pour les concerts, la promo, la gestion de mes futurs projets. Il ne m'accompagne plus. En ce qui concerne les enregistrements musicaux, en revanche, on est toujours amené à collaborer. Mais je ne suis pas en exclu, ce qui me permet de justement collaborer avec cette auteure de Johnny Hallyday.
Tu viens de fêter 20 ans de scène. Quel est le bilan ?
Il y a eu les dix premières années, entre 20 et 30 ans, où j'étais un peu une marionnette, assez exploitée, surtout jusqu'à mes 24 ans. C'est là que j'ai eu le plus de succès... mais pas de sérénité. Comme beaucoup d'artistes en maison de disques, je me sentais utilisée. Après, j'ai pu prendre ce tournant qui m'a permis de retrouver ma liberté. J'ai profité de tout ce que j'avais semé. Aujourd'hui, je suis mieux dans ma peau. Dans la vie, ce n'est pas le succès qui compte, c'est vraiment d'avoir la liberté d'être en accord avec soi-même.
Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com. Propos recueillis par Yohann Turi.