Un mois après la mort du prince Henrik de Danemark, qui s'est éteint au palais de Fredensborg le 13 février 2018 à l'âge de 83 ans et a reçu une semaine plus tard l'ultime hommage de ses proches au cours d'une cérémonie d'obsèques intime et émouvante, la paix ne s'est pas encore intégralement installée autour du repos éternel de l'époux de la reine Margrethe II. Une enquête de police a été ouverte.
Décédé des suites d'une infection pulmonaire et de complications liées à des problèmes vasculaires, le prince Henrik avait dans les semaines précédant son décès fait deux séjours à l'hôpital principal de Copenhague, le Rigshospitalet, rapatrié, la seconde fois, d'un séjour en Egypte où il espérait recouvrer la santé. Après un premier communiqué le 2 février, la cour danoise avait indiqué le 9 février que son état s'était "sérieusement dégradé" et que le prince héritier Frederik avait écourté son séjour en Corée du Sud à l'occasion des Jeux olympiques pour revenir à son chevet. Puis le 13, Henrik, sachant sa fin proche, avait demandé à quitter l'hôpital pour passer ses dernières heures au palais de Fredensborg, résidence utilisée traditionnellement en automne et au printemps par la famille royale qu'il affectionnait tant. Il avait succombé tard dans la soirée, entouré des siens.
Jamais le public n'aurait dû être alerté de l'admission du mari de la monarque à l'hôpital et des préoccupations concernant son état de santé, mais l'information s'était répandue dans les médias nationaux. Le 9 février 2018, la chroniqueuse royale Trine Villemann révélait ainsi dans le quotidien Ekstra Bladet et à l'antenne d'une radio que le prince Henrik n'était pas seulement gravement malade, mais en train de s'éteindre. Information qu'elle disait tenir d'une source au sein de l'hôpital. La journaliste, qui a coopéré pour les besoins de l'enquête, ne sera pas inquiétée : "J'aurais probablement dit la même chose même si je n'avais pas eu de source, a-t-elle commenté. Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace, et quand la Maison royale publie un communiqué comme celui-là, ce n'est pas pour une grippe." Mais le personnel du centre hospitalier est dans le collimateur des enquêteurs, qui cherchent à identifier la source de la fuite, malgré une clause de confidentialité qui était censée prévenir ce genre d'incident.
La préservation du secret médical dans de telles circonstances est un sujet hautement sensible : pour avoir été piégée par des animateurs radio australiens auteurs d'un canular, une infirmière du service où la duchesse Catherine de Cambridge avait été prise en charge au cours de l'une de ses grossesses s'est suicidée.