Dans Les Beaux Jours, Fanny Ardant est fraîchement retraitée, blonde, elle porte des jeans et se questionne sur cette nouvelle vie qui s'ouvre à elle. Dans Les Beaux Jours, Fanny Ardant trompe aussi son mari, incarnant un personnage en dehors des conventions, fidèle à ses principes et refusant le moule, "lucide sur elle-même, consciente du caractère éphémère de la vie". Lumineuse, Fanny Ardant signe là l'un des plus beaux rôles de sa carrière. Magnétique, libérée et tout aussi sensuelle malgré l'âge et le temps qui passe, Fanny Ardant habite le long-métrage de Marion Vernoux.
Pendant que son personnage commet l'adultère en s'accrochant à un futur quadra qui pourrait bien être son fils, Fanny Ardant étaye sa conception de l'amour et de l'adultère dans les colonnes du magazine Elle, au côté de son partenaire, Laurent Lafitte. Pour elle, "l'adultère, oui, s'il est flamboyant et clandestin", parce que "l'adultère ne supporte pas la médiocrité" et qu'il faut le refuser "s'il est sordide et minable". Un point de vue partagé par l'acteur pensionnaire de la Comédie-Française, qui estime toutefois qu'un "adultère complètement pourri peut recimenter un couple". Dans Les Beaux Jours, cet adultère est loin d'être pourri, il revitalise, pimente, s'avère passionnel, un temps clandestin, mais surtout il ouvre les yeux du personnage principal que campe Fanny Ardant.
Celle-ci ne s'en cache pas, "plus on aime un mari, plus on a envie d'être vivante avec lui". Face à la caméra, elle nourrira pourtant une éphémère mais passionnée relation avec un homme plus jeune. Dans la vraie vie, "c'est tabou" pour Fanny Ardant. Au point même d'avoir "éloigné de [son] regard les amis de [ses] enfants", confie la comédienne. Et si avec Les Beaux Jours, elle fuit le concept cougar, elle s'en explique sans concession : "Je déteste ce terme, [...] il est idiot. Œdipe couche avec sa mère Jocaste, mais est-ce qu'on dit que Jocaste est une cougar ? Et Phèdre alors !", questionne-t-elle.
Irrésistible dans Les Beaux Jours, Fanny Ardant laisse émaner d'elle un charme et une sensualité exacerbée. Pourtant, elle a "horreur de l'idée de devoir être séduisante, comestible pour tout le monde ad vitam aeternam". Caractéristique physique de ce charme, une nouvelle teinture blonde pour les besoins du film. "On m'avait dit que la vie est beaucoup plus douce pour les blondes, c'est très surfait, cette phrase", assure-t-elle. Brune ou blonde, je suis très tourmentée et je voudrais que ça cesse." Et "cette chose qui [lui] ravage le coeur", Fanny Ardant la conserve malgré le temps qui passe et l'expérience qui se renforce toujours un peu plus...
Interview retrouver dans son intégralité dans "Elle", en kiosques le 7 juin 2013.