D'ordinaire, le président de la République descend les Champs-Elysées le 14 juillet, avec la foule de chaque côté de la plus célèbre avenue du monde. Mais la crise sanitaire et la pandémie de coronavirus ont contraint à devoir repenser toute cette cérémonie traditionnelle. Contrairement à ce qui se fait d'habitude, Emmanuel Macron et ses ministres avaient rendez-vous place de la Concorde pour le défilé organisé en ce jour de fête nationale. Tout comme la veille, pour son discours aux Armées prononcé depuis l'hôtel de Brienne, le président de la République était accompagné de son épouse, Brigitte Macron.
Si la première dame avait opté pour du bleu la veille, elle a misé sur du rose pâle ce mardi. Sans aucun doute habillée par Louis Vuitton, sa marque fétiche, l'ancien professeur de lettres et de théâtre a choisi d'associer son ensemble à une pochette argentée, en rappel des boutons de sa veste. Récemment opérée de la rétine, intervention bénigne qui l'avait empêchée de se rendre à Londres le 18 juin dernier, Brigitte Macron portait une paire de lunettes de soleil pour protéger ses yeux encore fragiles. Lors de la cérémonie, l'épouse d'Emmanuel Macron est allée à la rencontre des soignants, accompagnée du ministre de la Santé Olivier Véran. En tant que présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, Brigitte Macron ne connaît que trop bien l'implication exemplaire des soignants durant la crise sanitaire.
Cette année, le défilé du 14 juillet s'est déroulé en effectif réduit, un mini-défilé confiné place de la Concorde, rassemblant sous un ciel nuageux quelque 2 000 militaires, moitié moins que pour l'habituelle descente des Champs-Elysées. Il a notamment été marqué par la panique de la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher qui avait oublié son masque. Une panique de courte durée puisqu'un collaborateur lui en a rapidement apporté un autre.
Lors du tableau final, des soignants en blouse blanche ont rejoint les rangs des militaires sous les applaudissements nourris du président Macron et de toute l'assistance, alors qu'était déployé sur la place de la Concorde un immense drapeau bleu-blanc-rouge, au son de la Marseillaise.
Risque sanitaire oblige, pas de colonne de blindés ni public massé au coeur de Paris cette année, mais un défilé aérien maintenu, ouvert par l'emblématique panache de fumée bleu-blanc-rouge de la Patrouille de France, qui a embarqué trois soignants à bord de ses Alphajets.
La cérémonie a également fait la part belle aux multiples unités militaires qui ont oeuvré à lutter contre le coronavirus sous le parapluie de l'opération Résilience, lancée fin mars. Avec un hommage particulier au service de santé des armées, mobilisé tous azimuts au plus fort de la pandémie.
Quatre pays européens - Allemagne, Suisse, Autriche, Luxembourg - étaient symboliquement représentés, pour les remercier d'avoir pris en charge dans leurs hôpitaux 161 patients français.
Le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, était également présent place de la Concorde.
Dans les gradins, 2 500 invités, dont 1 400 Français qui ont vécu l'épidémie en première ligne : soignants, famille de soignants morts du Covid-19, enseignants, caissiers, agents funéraires, policiers, gendarmes, pompiers, salariés d'usines de masques ou de tests.
Après avoir quitté la place de la Concorde, Emmanuel Macron s'est rendu auprès de Léa Salamé (France 2 et France Inter) et Gilles Bouleau (TF1), qui l'attendaient pour une longue interview d'une heure, diffusée en direct. Le chef de l'État, qui s'est exprimé pour la première fois de son quinquennat lors d'un entretien du 14 Juillet à la télévision, a notamment fait savoir que le port du masque sera rendu "obligatoire dans tous les lieux publics clos" à partir du 1er août. Le président a également promis une rentrée des 12 millions d'élèves français en septembre "la plus normale possible", surtout pour "les enfants qui ont le plus souffert du confinement" - sauf en cas de nouvelle accélération du virus au mois d'août.