Au gouvernement depuis 2012, Fleur Pellerin a occupé deux postes avant d'entrer au ministère de la Culture et de la Communication en août 2014. Le 11 février 2016, elle tourne la page. Dans le privé, Fleur Pellerin lance Korelya Capital, un fonds d'investissement financé par le Google coréen, Naver. Cette nouvelle vie lui permet de renouer avec ses racines coréennes et de passer plus de temps avec sa fille.
Dimanche 6 novembre, dans Le Parisien, l'ancienne ministre évoque ce nouveau défi et les bénéfices d'une vie plus apaisée, en dehors de la politique. Elle a de nouveau du temps pour sa fille, Bérénice, qui l'accompagnait en septembre lors du Festival de Deauville : "Je ne l'ai quasi pas vue entre ses 7 ans et ses 12 ans, je l'ai retrouvée en quittant le gouvernement", affirme Fleur Pellerin. Sa famille est recomposée et elle partage la vie de Laurent Olléon, un énarque, comme elle, qu'elle a épousé.
En lançant Korelya, Fleur Pellerin renoue également avec ses racines. Abandonnée à l'âge de 1 an à Séoul, elle est adoptée par une famille française. Si elle apprend le coréen, c'est avant tout pour les affaires. Elle ne recherche pas sa famille biologique et raconte : "Souvent, ce sont des expériences décevantes et qui n'apportent pas grand-chose dans la construction de soi. J'ai reçu des lettres de gens qui se prétendaient mes parents. Des courriers surréalistes, avec photos et tests ADN. Je n'ai pas donné suite."
Bien dans ses escarpins à semelles rouges – on l'a surnommait Miss Louboutin, rappelle Le Parisien, à la Cours des comptes –, Fleur Pellerin a donc tourné la page politique de sa carrière avec sérénité, mais non sans amertume ; notamment lorsqu'est évoqué le livre des confidences de François Hollande : "Je suis un peu consternée. Et triste de la manière dont se termine ce quinquennat..." Pour elle, désormais, l'avenir s'écrit entre le coeur du Sentier à Paris, où se trouvent ses nouveaux bureaux, et la Corée du Sud avec l'ambition d'aider "les entreprises françaises et européennes à croître". Si de nombreux voyages sont au programme et risquent de l'éloigner un peu de sa fille, Fleur Pellerin se rappelle de cette phrase du pédopsychiatre Marcel Rufo : "Il faut être un parent moyen. Pas trop mais pas trop peu."