Condamnée à 96 ans d'emprisonnement ferme en première instance, puis à 60 ans après avoir fait appel à la décision, Florence Cassez tente de ne pas perdre espoir dans cette histoire sans fin. Arrêtée en 2005 pour enlèvement dans une ferme au Mexique, la jeune femme de 34 ans sortait à lépoque avec Israël Vallarta, leader supposé d'un gang de criminels, qui a finalement avoué (sous la pression ?) avoir enlevé et séquestré plusieurs personnes. Alors que des victimes affirmaient encore en mai dernier qu'elle était bel et bien complice de l'histoire, Florence peut compter sur le soutien du couple présidentiel, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni pour l'aider à se sortir de cette affaire sordide.
Et pour continuer à faire entendre sa version, Florence s'est procurée une carte téléphonique pour se confier au magazine Ici Paris, dans une interview plus vraie que nature.
Sorti le 4 février dernier, le livre A l'ombre de ma vie n'est autre que l'histoire de Florence écrite avec Eric Dussart. La jeune femme a vécu cette sortie comme une réelle libération "C'est ma vérité". Car enfermée au Mexique et condamnée à plus de 60 ans de prison, Florence ne perd pas espoir et reste bel et bien décidée à se battre. Mais, malheureusement c'est un parcours semé d'embûches qui se trouve face à elle. Elle n'attend qu'une chose, car d'être innocentée au Mexique elle n'y croit pas une seconde, c'est d'être transférée dans son pays, la France, pour purger cette peine incroyable de... 60 ans de prison !
Elle confie : "Chaque fois que j'ai essayé de me défendre, de parler, on a inventé de nouvelles accusations ou de nouveaux faux témoignages. Sur toutes les chaînes de télévision, on a entendu en boucle : Souvenez-vous, Florence Cassez, la diabolique, elle mutilait ses victimes". En ridiculisant le chef des investigations, en dénonçant la mise en scène de son arrestation, la jeune femme n'a fait qu'empirer sa situation mais elle ne regrette pas pour autant son acte : "Vous ne pouvez pas enfermer une personne innocente et lui demander de se taire. C'est inconcevable".
Torturé, son ex-compagnon a finalement fait ses aveux et continue de clamer l'innocence de Florence. Cette dernière, elle, n'a jamais été victime de torture : "J'ai été maltraitée. Mais j'ai eu beaucoup de chance. Ici, 90% des femmes mexicaines détenues à la prison de Tepepan ont été torturées ou violées". Suite à un de ses appels à des radios locales afin de dénoncer certaines méthodes policières douteuses, Florence avait alors été punie en étant transférée à la prison de Santa Marta, la plus terrible. Malgré la peur, Florence continue à se battre et s'interdit de se taire : "J'ai toujours peur des représailles, mais mon innocence est plus forte que la peur. J'ai décidé d'arrêter de me taire le jour où j'ai été condamnée à 96 ans de prison".
Mais où réussit-elle à puiser cette force ? Elle déclare, pleine d'émotion "Quand ça ne va pas, je ferme les yeux et je pense à tous ces gens qui sont derrière moi : mes avocats qui font un travail formidable, Nicolas Sarkozy qui me soutient et me donne une force terrible, mes parents que j'appelle tous les jours...". Aujourd'hui la jeune condamnée a cessé de pleurer en se levant le matin et sait au plus profond d'elle qu'un jour elle sortira. En attendant, elle s'accroche, survit en attendant de vivre et tente de se vider la tête en faisant du sport. Une vraie battante !
Chloé Breen