Le 13 novembre 2015, Manuel Dias perdait la vie devant le Stade de France, alors que la France y affrontait l'Allemagne. Deux kamikazes, n'ayant pu rentrer dans le stade, venaient de se faire exploser. Le début d'une soirée d'horreur qui allait marquer à jamais la France, mais aussi ce jeune homme, Michael Dias.
Dans une superbe tribune publiée sur le Huffington Post, le fils de ce Franco-Portugais, qui aimait autant les Bleus que la Selecção, a rendu hommage à son papa, en marge d'une finale de l'Euro 2016 qui opposera ses deux pays, l'un d'adoption, l'autre natal. "Tu t'appelais Manuel Dias et tu étais mon père, commence la lettre. C'est avec cette phrase que j'ai souhaité te rendre hommage au lendemain des attentats qui t'ont ôté la vie le 13 novembre dernier. Tu es parti devant le stade de France et cette finale d'aujourd'hui ravive forcément ce drame que nous avons vécu. Tu étais passionné de foot et je suis sûr que ce France-Portugal aurait été un grand soir pour toi."
"Né au Portugal mais ayant choisi la France comme pays d'adoption, tu étais la preuve incarnée que l'intégration est possible", écrit avec émotion Michael. "Ce France-Portugal est par ailleurs très symbolique de cela, alors qu'il réunira des joueurs comme Antoine Griezmann ou encore Anthony Lopes, qui possèdent les deux origines, poursuit-il. C'est pour cette même raison que tu aimais ce genre de rencontres, des matchs que tu pouvais célébrer qu'importe le résultat final.
"Pour cette finale, pour ce match qui réunira des joueurs, d'un côté comme de l'autre, d'origines françaises, portugaises ou encore africaines, c'est essentiellement un message de respect des différences que je souhaitais partager ici", écrit le jeune homme pour qui, et il a bien raison, "nous sommes chanceux de vivre dans un pays comme la France, dans lequel malgré les difficultés, nos vies se croisent et s'enrichissent souvent de cette mixité".
Sans filtre, il a salué la mémoire de son père "parti abîmé par l'éclat d'une bombe", "abîmé par la brutalité de l'intolérance". Manuel Dias était salarié depuis plus de quinze ans de la société rémoise Regnault autocars, et venait de déposer un petit groupe de supporters lorsqu'il a été soufflé par l'explosion d'une bombe.
Et de conclure, à l'intention de son père : "Jeudi, en voyant le dénouement de la demi-finale, j'ai immédiatement pensé à toi papa. Dimanche à Saint-Denis tes deux pays s'affronteront à quelques mètres de cette porte D où tu as perdu la vie. Si je suis encore incapable de m'y rendre, je me console cependant en me disant que toi au moins tu auras une place privilégiée pour voir le match."
Retrouvez en intégralité la tribune de Michael Dias sur le Huffington Post.