Une chambre à un étage élevé d'un immeuble parisien... Voici le décor confortable de la pièce-testament de Jean Anouilh, Le Nombril, présentée pour la première fois le 24 septembre 1981 au théâtre de L'Atelier et actuellement jouée à la Comédie des Champs-Elysées.
L'histoire est celle de Léon de Saint-Pé, auteur à succès atteint d'une terrible crise de goutte, qui tente d'écrire sa dernière pièce. Il est sans cesse perturbé par la visite de déménageurs, de son médecin, de son ami Gaston et des membres de sa famille, qui le prennent pour soit pour l'arbitre de leurs querelles, soit pour la Banque de France !
Génialement interprété par Francis Perrin - qui a eu la chance de rencontrer Anouilh avant sa disparition -, Léon va régler ses comptes avec la société qui l'entoure, sa maîtresse, sa femme, ses enfants, son ami "écrivain gauche" joué avec brio par Eric Laugérias, mais aussi avec la vie, la mort et la médecine... Bernard, le gendre de Léon, en prendra lui aussi pour son grade. Le jeu de Davy Sardou, qui l'incarne, est parfait dans ce registre et mérite absolument sa nomination aux Molières dans la catégorie du Jeune Talent Masculin. Entre cette reconnaissance et son mariage cet été avec la ravissante Noémie Elbaz, 2011 est un bon cru pour Davy !
Francine Bergé, Jean-Paul Bordes, Christian Bouillette, Alexandra Ansidei, Sarah Grappin, Patrice Costa et Perrine Tourneux complètent ce casting d'acteurs brillants.
Deux heures qui passent à toute allure grâce au jeu de cette très belle troupe de comédiens talentueux, à l'esprit inégalable d'Anouilh et à la mise en scène simple et efficace du regretté Michel Fagadau.