Les forces de sécurité palestiniennes ont annoncé la nouvelle samedi 1er octobre : le comédien, auteur et metteur en scène de théâtre franco-palestinien François Abou Salem, 60 ans, est décédé à Ramallah, en Cisjordanie. Le corps du défunt a été découvert au pied d'un immeuble à Tira, un faubourg de la commune.
Selon l'AFP, alors que les causes de la mort de l'artiste ne sont pas connues et qu'une enquête a été ouverte, l'une des hypothèses envisagées par les forces de sécurité serait le suicide. François Gaspar Abou Salem était ces derniers mois, aux dires de son entourage, dans un état dépressif.
Né en 1951, celui qui a conçu la transformation du cinéma incendié Al-Nuzha de Jérusalem en théâtre (l'actuel Théâtre national palestinien, qu'il a dirigé), avait grandi à Jérusalem-Est, à Beyrouth mais également en France, auprès de ses parents, le poète français Lorand Gaspar, d'origine hongroise et auteur d'une Histoire en Palestine, et le sculpteur Francine Gaspar.
François Gaspar Abou Salem avait commencé sa carrière artistique au sein du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine. Maîtrisant parfaitement la langue arabe, il fut l'un des fondateurs de la compagnie Al-Hakawati, qui a créé le Théâtre national palestinien (TNP) à Jérusalem-Est.
Célèbre directeur artistique de théâtre, il avait adapté des pièces de Dario Fo et Bertold Brecht pour le public palestinien et mis en scène de nombreuses créations internationales, telles qu'un Enlèvement au Sérail, joué notamment à l'Opéra de Salzbourg.
"C'est une perte terrible aussi bien pour ses proches que pour le théâtre en Palestine et en général", a confié l'avocate israélienne Léa Tzemel, l'une de ses amies, à l'AFP.
Le comédien avait reçu le Prix Palestine en 1998 des mains de Yasser Arafat, le chef historique du mouvement national palestinien, pour l'ensemble de son travail artistique.