À Hollywood plus qu'ailleurs, la revanche est un plat qui se mange froid. Près de trente ans après avoir été viré par les studios de Mickey à cause du court métrage Frankenweenie (1984) avec Shelley Duvall, Tim Burton récidive avec une adaptation en stop-motion produite par Disney.
Repéré par le célèbre studio en 1979, Tim Burton travaille sur quelques-unes de ses productions avant de réaliser le court métrage de six minutes Vincent (1982) et une version télévisée, avec des acteurs japonais, de Hansel et Gretel (1982). Fasciné par les univers macabres, il laisse exploser son cinéma dans le fantastique Frankenweenie (1984), l'histoire d'un enfant malheureux qui ressuscite son chien tué par une voiture. Une histoire décalée qui lui attire les foudres du studio, lequel décide de le licencier après avoir estimé qu'il a utilisé les moyens de Mickey pour un film trop noir. La sortie est annulée pendant que Tim Burton trace sa route jusqu'à Beetlejuice (1988) puis Batman (1989).
Lancée en 2005, l'adaptation animée de Frankenweenie a été scellée lorsque Tim Burton a signé un contrat avec Disney pour deux films en 3D, dont un Alice au pays des merveilles (2010) qui a récolté plus d'un milliard de dollars. Véritable retour aux sources pour le cinéaste passé du mauvais côté de la machine hollywoodienne, Frankenweenie version 2012 marque ses retrouvailles avec Catherine O'Hara et Winona Ryder, mère et fille de Beetlejuice.
Alors que le succès en demi-teinte du récent Dark Shadows tend à prouver que la recette Tim Burton ne passionne plus autant le public, la résurrection du chien Sparky pourrait bien sonner la renaissance d'un cinéaste emblématique, étiqueté culte après une salve de films mémorables. Réponse à Halloween.
Frankenweenie, en salles le 31 octobre.