Pour son nouveau défilé dédié aux Métiers d'art, quelques jours seulement après la disparition du grand Monsieur Lesage, la maison Chanel nous a transportés. Karl Lagerfeld nous offre un aller simple pour Bombay pour un voyage olfactif et visuel déjà inoubliable.
Il est un peu plus de 15h mardi 6 décembre, un petit escalier en fer au sein du Grand Palais nous plonge dans une grande salle d'accueil teintée de blanc. Quelques mètres plus loin, dans une aile en travaux, c'est un palais de Maharajah reconstitué, une salle de réception aux odeurs délicieuses qui nous attend. Le "podium" prend forme des deux côtés d'un interminable banquet luxueux, orné de plateaux en argent, de chandeliers et bonbonnières en cristal. Corbeilles de fruits, friandises, jasmin, les éléments de la table suffisent à donner le ton. Sans oublier ce petit train qui sillonnent les montagnes de nourritures et de fleurs, floqué de double C et transportant des carafes à whisky en diffusant de l'encens.
Les mannequins déambulent avec élégance ; à plat, et affichent des coiffures en dread locks ou chignon bas. Un make-up dramatique avec des yeux noirs, comme imprégnés de khôl à l'image des plus belles femmes de l'Inde et des princesses d'Orient.
Bien sûr, de nombreux VIP ont assisté à ce spectacle artistique. Freida Pinto a pu se régaler avec une collection inspirée par son pays natal, Sandrine Kiberlain, Virginie Ledoyen ou encore les chanteuses Izïa et Ayo ont pu savourer la collection avec un thé aux épices ou un lassi à la mangue. Carine Roitfeld, Marc et Sarah Lavoine, Anna Mouglalis, tous étaient sous le charme du nouveau défi que s'est lancé Karl, qui souhaitait une collection anti-crise sans pour autant tomber dans le bling facile.
"Il n'est pas question de se laisser aller à la morosité générale", a déclaré le directeur artistique de la maison de la rue Cambon à l'AFP. Et de continuer en évoquant le rôle positif de la mode dans la balance commerciale de la France et défendant l'industrie du luxe "qui donne beaucoup de travail à beaucoup de monde".
Sur le podium, des mannequins stars. On a apprécié le retour en grâce de Yasmin Le Bon, Caroline de Maigret ou encore Stella Tennant, ainsi que Baptiste Giabiconi.
Une collection onirique rehaussée par la multitude de bijoux traditionnels abondants, qui illuminent tour à tour les cheveux, le visage ou les mains. Ajoutez à cela les manchettes par dizaines, les colliers, les ceintures que l'on porte en écharpe pour sublimer les robes vaporeuses, le sac Boy revisité, le tweed brodé d'or, et vous obtenez l'une des plus belles collections de Prêt-à-Porter de l'année.