François Lesage, célèbre maître brodeur pour la haute-couture, est décédé d'une longue maladie, à l'âge de 82 ans, ce jeudi 1er décembre, dans sa résidence située en région parisienne.
Ce grand nom du paysage fashion français avait été nommé à la tête de maison Lesage dès 1949 (la société est née en 1924, après que son père Albert Lesage acquiert l'atelier de broderie Michonet). Une place que l'octogénaire au dynamisme épatant occupait toujours aujourd'hui.
En 2002, Chanel avait racheté l'atelier Lesage (placé au sein de la société Paraffection, regroupant bottiers, chapeliers, plumassiers, etc.). Un deal qui avait permis à l'entreprise de broderie de se développer tout en gardant son indépendance. Les maisons qui faisaient confiance au talent de François Lesage n'étaient autres que Balenciaga, Givenchy, Dior, Yves Saint-Laurent ou encore Dolce & Gabbana.
Pour chaque tenue de prêt-à-porter de luxe ou de haute couture, des centaines d'heures de travail étaient nécessaires. Le savoir-faire de l'entreprise au rayonnement international résidait dans les doigts de fées des différentes brodeuses exerçant sous sa houlette.
Créer, mais également transmettre, telle était la devise de la maison Lesage. C'est pourquoi une école de broderie avait été créée en 1992. Des étudiants venus des quatre coins du monde y apprennent encore cet art minutieux, sa technique et ses secrets. 3 6000 élèves en sont déjà sortis, la tête pleine d'idées et les mains dorées.
François Lesage, devenu officier de la Légion d'honneur en 2007, était de sortie il y a quelques jours encore. En effet, Le Figaro relayait ce jeudi 1er décembre la remise, par Frédéric Mitterrand, du diplôme de maître d'art le 23 novembre dernier dans les salons du ministère de la Culture. L'artisan était entouré de ses proches et collaborateurs.
Timing bluffant : François Lesage venait de nommer Hubert Barrère, ex-directeur artistique de Hurel, à la direction artistique de la maison, afin d'assurer la continuité au sein de l'entreprise. Il a pris ses nouvelles fonctions aujourd'hui même.
Comme si l'homme aux doigts d'or avait attendu d'être certain que son bijou soit entre de bonnes mains, pour s'en aller avec sérénité...