Le Libéria s'est mis à l'heure du changement. Le pays, encore traumatisé par la guerre civile et Ebola, célèbre aujourd'hui la victoire de George Weah à l'élection présidentielle. Les supporters du PSG ou du Milan AC le connaissent bien, puisque Weah fut leur attaquant vedette dans les années 1990.
L'ex-footballeur a été élu hier, jeudi 28 septembre, 25e président du Libéria avec 61,5% des voix face au vice-président Joseph Boakai. "C'est avec une profonde émotion que je remercie les Libériens de m'avoir donné leurs votes aujourd'hui. L'espoir est immense", a commenté sur Twitter le nouveau président âgé de 51 ans, au milieu des messages de soutiens tels que Michel Denisot (ex-président du PSG), Didier Drogba ou encore Christophe Castaner, le secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement.
Mais le plus dur est à venir pour George Weah. S'il incarne le progrès et l'avenir, lui qui est le premier président du Libéria à avoir grandi dans les bidonvilles – le pays était dirigé depuis sa création par des descendants d'esclaves affranchis devenus les représentants de la classe aisée du Libéria –, l'ex-attaquant parisien va devoir se frotter à la dure réalité. Dans son programme, il avait mis en exergue son désir de lutter contre la corruption, de relancer le tourisme dans le pays ainsi que les sites miniers, tout en renforçant le système de santé (le Libéria a perdu 5000 citoyens avec Ebola en 2014/2015) et l'éducation.
Il va devoir faire taire les critiques, notamment celles qui lui reprochaient d'avoir choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, l'ex-femme de Charles Taylor, un chef de guerre impitoyable ayant été président par le passé et qui, aujourd'hui, purge une peine de 50 ans de prison pour crimes contre l'humanité.
Mais ceux qui le connaissent n'en doutent pas. George Weah est un homme au grand coeur qui n'hésite pas à s'engager. L'ancien du PSG "est une personnalité forte qui savait se faire entendre", selon son ancien coéquipier Daniel Bravo. "Je l'accompagnais lorsqu'il allait jouer en sélection et j'ai vu à quel point il était dévoué à son peuple. Il voulait toujours qu'on aide son pays. On apportait des ballons et des crampons. A l'époque, il était reçu comme un chef d'Etat", se souvient Jean-Michel Moutier, l'ancien directeur sportif du PSG, dans Le Parisien.
Premier joueur de football et ex-star du ballon rond à devenir président – certes Ahmed Ben Bella était devenu président de l'Algérie en 1963, après avoir joué un match en 1940 sous les couleurs de Marseille –, Mister George ouvre un nouveau chapitre de son incroyable destin...