Lorsqu'un micro est donné à Gérard Depardieu, c'est l'assurance de sorties "cash" qui détonnent dans l'univers lisse de la promotion de film. L'acteur français de 67 ans était à Berlin pour défendre la nouvelle réalisation de Gustave Kervern et Benoît Delépine dont il est le héros, Saint Amour. Rapidement, la conférence de presse s'est transformée en avalanche de tacle, que ce soit sur le festival de Cannes ou le cinéma américain.
L'an dernier, Gérard Depardieu était à Cannes, présentant Valley of Love avec Isabelle Huppert. En interview pour Gala, il n'y avait déjà pas été de main morte, expliquant qu'il est sur la Croisette uniquement pour le réalisateur Guillaume Nicloux : "Parce que ça a changé. Je reste avec les Cannes des années 70, ceux des grands cinéastes italiens. Quand Marco Ferreri avec Jean-Pierre Rassam terrorisaient la Croisette avec La Grande Bouffe, quand Marguerite Duras venait présenter Le Camion..., c'était autre chose ! (...) Cannes, l'an dernier, avec le film sur DSK, est un mauvais souvenir. Et puis j'y ai trop chaud ! (...) Mais ce n'est vraiment que pour lui [Guillaume Nicloux]. En plus, le film est présenté en fin de compétition et l'après-midi, comme ça, ça nous évite tous les cons !"
A bon entendeur, salut !
Lors de la conférence berlinoise de Saint Amour relayée par l'AFP, Gérard Depardieu a clamé : "Avant il y avait la momie Gilles Jacob", patron du festival de Cannes de 2001 à 2014 après en avoir été le délégué général depuis 1977. "Maintenant c'est Pierre Lescure et Thierry Frémaux. Donc c'est pas pareil. C'est pas pareil, et le cinéma non plus. Merci. A bon entendeur, salut !", a poursuivi le comédien, en référence aux actuels dirigeants du festival de Cannes.
Le cinéma américain en prendra pour son grade en raillant le favori aux Oscars, The Revenant d'Alejandro Gonzalez Inarritu, avec Leonardo DiCaprio. Il s'est moqué de son tournage réputé épique - avec "les caravanes, la chaleur et tout ça". "On leur dit: 'Allez-vous mettre de la merde'. Je suis sûr que la merde est parfumée (...) C'est un confort fabuleux, le cinéma", a poursuivi l'acteur, assurant préférer "les choses pas confortables. (...) On ne va pas déranger les Oscars, ils sont peinards avec nous. On est beaucoup trop sales pour eux". Dans Studio CinéLive, c'était le film de Clint Eastwood American Sniper qui était descendu par Gérard Depardieu. Sur France Info, il était encore plus virulent, sur la nation américaine : "C'est un peuple qui a sans arrêt détruit l'autre. (...) Partout où ils passent ils font des foyers de merde.
Et encore et toujours, le monstre aussi sacré que controversé du cinéma a loué le chef d'Etat russe Vladimir Poutine, "n'en déplaise à certains intellectuels français, y compris (ses) amis qui (lui) font des reproches".