Il avait promis de venir mais se faisait désirer. Finalement, Gérard Depardieu a fait plus que pointer le bout de son nez au Ramdam, alias le festival du film qui dérange, lequel se tenait depuis le 21 janvier à Tournai en Belgique. L'acteur français, amoureux de la Belgique lui qui habite tout près de là, à Nechin, près de la frontière franco-belge, a fait une apparition remarquée le jour de clôture du festival, le 28 janvier 2014.
Dans ce festival du film dérange, où ont été programmés notamment Nymphomaniac, Dallas Buyers Club ou Blackbird, Gérard Depardieu faisait l'objet d'une rétrospective en plus d'être le parrain de l'événement. C'est à ce titre que le géant du cinéma hexagonal avait été convié à Tournai. Mais le public n'avait pas eu vent de sa venue jusqu'ici et commençait à sérieusement s'inquiéter. Mais il est finalement venu. À l'Imagix de Tournai, plutôt que de participer à une conférence de presse traditionnelle, l'acteur a préféré prendre place dans l'une des salles du complexe afin d'échanger avec les journalistes et les festivaliers présents lors d'une rencontre en toute convivialité devant un public visiblement conquis.
En matière de choses qui dérangent, notre Gégé national s'y connaît. Il a fait référence au film culte de Pier Paolo Pasolini, Salo ou les 120 jours de Sodome, considéré comme l'un des films les plus choquants de l'histoire du septième art, encore aujourd'hui. "On voit des choses plus choquantes à la télévision mais ce n'est pas du cinéma, a-t-il déclaré. Celui-ci est un art qui peut aussi déranger, comme le cubisme ou même Mozart ont dérangé à leur époque."
Citoyen du monde, Gérard Depardieu ne pouvait s'empêcher d'évoquer son autre pays de coeur, la Russie. Constamment en ligne de mire des critiques, leur président peut compter sur le soutien infaillible de son représentant qui a incarné Raspoutine à l'écran. Même à des kilomètres de la cité moscovite. Prenant (encore) la défense du président russe, le parrain du Ramdam a notamment déclaré : "Poutine n'est pas un tortionnaire, ce sont les journalistes qui en font un stalinien."