Mercredi 27 février 2019, l'AFP a appris auprès du parquet de Créteil (Val-de-Marne) que l'enquête pour viol visant l'entraîneur d'athlétisme Giscard Samba avait été classée sans suite.
"L'infraction est insuffisamment caractérisée", a précisé le parquet, qui a estimé que l'absence de consentement n'avait pas pu être prouvée. L'enquête avait été ouverte après la plainte d'une ex-athlète de cet entraîneur de l'US Créteil, qui avait dénoncé trois viols en 2016. Au cours de l'enquête ouverte pour "viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel", la jeune femme aujourd'hui âgée de 22 ans et qui avait souhaité rester anonyme, avait décrit plusieurs relations sexuelles imposées, en marge de compétitions ou de stages, de la part de son ex-mentor âgé de 41 ans.
Elle avait aussi dénoncé une "pression psychologique continue" qui visait également, selon la plaignante, d'autres sportives. Une autre jeune femme avait porté plainte pour viol après avoir été entendue par les enquêteurs. Cette plainte a également été classée sans suite. Devant les enquêteurs, la première plaignante avait expliqué "ne jamais avoir dit non", mais s'être sentie "obligée", dans un contexte d'emprise de l'entraîneur qui la traitait différemment des autres athlètes, a expliqué une source proche du dossier.
L'avocat de la plaignante, Me Mehanna Mouhou, a annoncé à l'AFP son intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile afin d'obtenir la reprise des investigations par un juge d'instruction. "On s'est attaqué à une personne sans fondement et je trouve ça un peu dommage", a pour sa part réagi le directeur technique national (DTN) de la Fédération française d'athlétisme, Patrice Gergès.
En avril 2018, Cindy Billaud, athlète de 32 ans spécialiste du 100 mètres haies, avait livré un témoignage accablant sur son ex-entraîneur et ex-compagnon dans les colonnes de L'Équipe. Cette dernière avait évoqué quatorze années d'humiliation. Giscard Samba s'était par la suite défendu auprès du quotidien sportif.
Début juin, Giscard Samba avait été suspendu un an, dont six mois ferme, par la Fédération, une procédure stoppée un mois plus tard dans l'attente d'une décision de justice.