
C'est désormais l'un des jurés emblématiques de Top Chef. Depuis 2022, il a le bonheur d'endosser ce rôle dans l'émission culinaire de M6. Il peut en outre se targuer d'avoir trois étoiles au Guide Michelin, avec son restaurant l'Oustau de Baumanière, situé aux Baux-de-Provence. Une belle revanche pour Glenn Viel dont la scolarité et l'enfance ont été marquées par sa dyslexie. Un sujet qu'il a notamment évoqué auprès de RTL.
La dyslexie est un trouble de la lecture et de l'écriture spécifique et durable qui apparaît chez l'enfant et l'adolescent. Elle peut se traduire par des difficultés à épeler les mots, lire vite, écrire, lire à voix haute ou bien comprendre ce qui est lu. On parle ainsi d'un trouble spécifique du langage et des apprentissages. Une maladie qui touche environ 5% des Français, dont Glenn Viel. Et lors d'une interview pour RTL, il n'a pas caché qu'il en avait souffert. "La dyslexie, c'est compliqué, on est perçu souvent comme des gens bêtes : je n'ai pas de mémoire, je ne capte pas les choses, je n'entends pas les mêmes sons. Il y a des mots que j'entends, mais que je prononce différemment des autres", a expliqué le chef de 45 ans dans un premier temps.
La dyslexie n'étant pas reconnue comme une maladie dans les années 80, les personnes touchées étaient très souvent mises de côté dans le système scolaire. C'est ce qu'il s'est produit pour Glenn Viel, un souvenir encore douloureux. "Je n'ai même pas eu le brevet des collèges et pourtant, je n'avais pas beaucoup de points à rattraper, mais je panique, encore une fois, je pars avec trop de doutes, trop d'incertitudes et je n'ai pas confiance", a précisé l'époux d'Erika.

Face à toutes ses incertitudes, Glenn Viel s'est vite demandé ce qu'il allait faire de sa vie. Il aurait pu devenir gendarme, comme son papa. Mais une épreuve de dictée l'a bien vite éloigné de cette voie. Sans grandes convictions, il s'est tourné vers le monde de la cuisine. Et très vite, il s'est rendu compte qu'il était bon dans le domaine. "Il y a les travaux pratiques, on n'est pas assis sur une chaise, on apprend des choses, on se coupe les doigts, on réussit à tourner une pomme de terre, on me dit 'c'est bien ça!' Enfin un peu de positif, ça marche. Puis ouais ça m'intéresse, donc du coup, je commence à peut-être travailler un peu plus", s'est-il souvenu.
Cela s'est finalement transformé en véritable passion et son savoir-faire lui a permis de remporter à 19 ans le concours du meilleur apprenti de Sarthe. "Je suis bien que dans mes cuisines, c’est le seul endroit où je ne panique pas", a-t-il conclu.
Auprès de Check Le Media, Glenn Viel s'est aussi plus récemment confié sur sa dyslexie. Il a précisé qu'à l'époque, il était "montré du doigt", car "'dyslexie', ça n'existait pas comme mot". "Tu es au fond de la classe, on ne te considère pas. Je voyais mes parents qui souffraient du discours des profs : 'Mais qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ?' Je dirais aux parents qu'il ne faut pas que les enfants voient le doute. C'est ça qui m'embêtait, c'est de voir mes parents attristés. 'Qu'est ce qu'on va faire de lui ?' C'est ça le questionnement que je voyais tout le temps", a-t-il déclaré.

Et d'ajouter que "lire et écrire, c'est quelque chose qui [lui] fait peur".