Née le 10 juillet 1983 à Téhéran, la ravissante actrice iranienne Golshifteh Farahani n'a pas tardé à se faire aimer par la caméra, puisque nous la découvrons sur grand écran dès 1997, alors qu'elle n'a que 14 ans, à l'affiche du Poirier.
Enfant virtuose, elle a commencé le piano à 5 ans et elle est devenue un véritable génie des gammes (se permettant même de refuser l'audition du Conservatoire de Vienne afin de se consacrer au cinéma).
Avec déjà une vingtaine de films à son actif - dont A propos d'Elly (Ours d'Argent à Berlin en 2009) ou Mensonges d'état aux côtés de Leonardo DiCaprio et Russell Crowe -, la très belle actrice de 27 ans a une actualité chargée, puisque nous la retrouverons dans les prochains mois à l'affiche de There be dragons de Roland Joffé, Poulet aux prunes de Marjane Satrapi, et Si tu meurs je te tue d'Hiner Saleem.
Avec de tels projets, Golshifteh ne pouvait passer inaperçue et elle se livre aujourd'hui totalement dans les pages de la nouvelle édition française du magazine Vogue.
Concernant le cinéma iranien, la jolie brune confie que si on connaît "bien sûr les réalisateurs comme Abbas Kiarostami, Asghar Farhadi ou Jafar Panahi", personne n'est capable de citer le nom d'un acteur iranien. "Première raison : la barrière de la langue. En second lieu : les contraintes dues au régime. Par exemple, le jeu d'un acteur se cantonne impérativement au territoire national. Mais qui voudrait tourner dans le pays d'Ahmadinejad ?"
A propos de son expérience hollywoodienne dans Mensonges d'état de Ridley Scott, Golshifteh déclare : "Ridley Scott m'a choisie, mais tout son entourage contrait sa décision. Warner Bros a attendu trois mois avant de donner son accord. Puis, le jour même de la signature du contrat, les États-Unis ont déclaré un embargo contre l'Iran. J'ai terriblement souffert de cette situation. En Iran, j'étais blacklistée parce qu'étant dans l'opposition. Aux États-Unis, j'étais interdite de travail en raison de ma nationalité. Je me sentais apatride, sans repères, sans foyer."
La comédienne qui vit aujourd'hui à Paris avec son mari Amin Mahdavi, revient également dans les pages du magazine sur son départ d'Iran : "Après le tournage de Mensonges d'état, mon passeport m'a été confisqué. J'ai été interrogée pendant sept mois par deux organisations, l'Intelligence Service et la Revolutionnary Court, réservée aux affaires politiques. Ma faute supposée ? Atteinte à la sécurité nationale. Le gouvernement m'accusait d'être un agent de la CIA. Au final, mon passeport m'a été restitué contre une somme d'argent importante. J'ai alors décidé de partir. Je m'en souviens encore. A 4 heures du matin, le douanier à l'aéroport était le même qui m'avait arrêtée un an auparavant."
Quel regard porte-t-elle sur le port du voile ? "Je déteste le voile. On le porte en Islam au motif de protéger les hommes de leur désir sexuel. Pourquoi devrais-je dépendre de l'excitation masculine ?"
Depuis son exil, Golshifteh a pris la nationalité française (en 2008) et s'est installée dans la capitale français, où elle a trouvé "la liberté d'imaginer, d'agir, sans la crainte de se voir brutalement interrompue dans un projet. Ce qui est le cas en Iran."
Vous pourrez retrouver prochainement Golshifteh à l'affiche de tous les films cités plus haut, et elle commencera en juin le tournage du nouveau film de Rachid Bouchareb avec Sienna Miller, ainsi que Syngué Sabour, Pierre de patience d'Atiq Rahimi (qui adapte son propre roman ayant remporté le Prix Goncourt), qu'elle enchaînera en septembre.
Pour découvrir l'interview intégrale de Golshifteh Farahani, rendez-vous dans la nouvelle édition française du magazine Vogue.
A.I.