Visage assez typique de l'âge d'or du western, auquel il contribua notamment sous la direction du maître John Ford , l'acteur Harry (Henry) Carey Jr. est décédé le 27 décembre 2012 à l'âge de 91 ans, dans une maison de repos de Santa Barbara, en Californie, de mort naturelle et entouré des siens.
Fils d'une star du cinéma muet (Harry Carey) et d'une actrice (Olive Carey), petit-fils d'un roi du vaudeville, le jeune Henry, né en 1921 dans le ranch familial à Santa Clarita, avait toutes les cartes en main pour embrasser à son tour, comme ses parents, une carrière artistique. Ce qu'il fera, comme nombre d'acteurs de sa génération, à son retour de la Seconde Guerre mondiale, après avoir servi dans la Navy.
Après ses débuts à l'écran dès 1946 dans Rolling Home de William Berke, Harry Carey Jr. se fera remarquer et collaborera avec les plus grands, John Wayne (avec qui il tournera onze fois au cours de sa carrière) le recommandant à Howard Hawks, qui le dirigera à quatre reprises : dans Red River (La Rivière Rouge), avec John Wayne et Montgomery Clift, auquel participe également son père, puis Monkey Business (Chérie, je me sens rajeunir) avec Cary Grant et Marilyn Monroe, Gentlemen prefer blondes (Les hommes préfèrent les blondes), et Rio Bravo avec John Wayne et Dean Martin, dont ses scènes ont toutefois été coupées..
John Ford, ami personnel de Harry Carey Jr. (son père avait joué dans une vingtaine de muets du réalisateur), lui proposera des rôles intéressants dans neuf de ses films, dans Le fils du désert (3 Godfathers, 1948), La Charge héroïque (She Wore a Yellow Ribbon, 1949), Le Convoi des braves (Wagon Master, 1950), Rio Grande (1950), Mr. Roberts (1955), Ce n'est qu'un au revoir (The Long Gray Line, 1955), La Prisonnière du désert (The Searchers, 1956), Les Deux Cavaliers (Two Rode Together, 1961), ou encore Les Cheyennes (Cheyenne Autumn, 1964). Une belle collaboration avec la John Ford Stock Company qu'il décrira largement dans ses mémoires, Company of Heroes, publiés en 1994.
Harry Carey Jr. a également eu une intense activité télévisuelle, participant notamment à un programme du Mickey Mouse Club dans les années 1950, The Adventures of Spin and Marty, et à nombre de séries (dont Tombstone et Bonanza).
Au rayon anecdotes, il est par ailleurs crédité de petits rôles dans Gremlins (1984), dans Mask (1985) avec Cher, et même d'une figuration croustillante dans Retour vers le futur III, dans une scène de saloon située dans le passé.
Durant ses dernières années, Harry Carey Jr., qui a son étoile sur le Hollywood Walk of Fame et fait partie du Hall of Fame du Western, avait essentiellement partagé son expérience via un documentaire, Dobe (son surnom) and a Company of Heroes, et les interviews Tales from the Set. Dernièrement, il avait tenté de produire Comanche Stallion, un projet que John Ford n'avait pas pu mener à bien cinquante ans plus tôt. Marié depuis 1944 à Marilyn Fix, il aura tourné plus d'une centaine de films jusqu'à Tombstone en 1993, avec Val Kilmer et Kurt Russell et The Sunchaser de Michael Cimino (1996).