C'est une nouvelle victoire pour les victimes d'Harvey Weinstein. Après avoir assisté à sa chute devant le jury de New York en février dernier, les femmes harcelées et/ou agressées par le producteur quand elles travaillaient pour sa société de production devraient pouvoir bénéficier d'une indemnisation. Notamment celles dont il a "détruit la carrière". Un fonds doté de 19 millions de dollars – environ 17 millions d'euros – va être débloqué après un accord qui mettra fin à deux actions en justice. Ne manque plus que la validation de deux personnes : le juge des faillites qui supervise la liquidation de la Weinstein Company et un juge fédéral new-yorkais.
"Après tout le harcèlement, les menaces, les discriminations, la justice va enfin être rendues pour ces victimes", se réjouit le procureur Letitia James. Chaque femme concernée pourrait obtenir entre 7500 et 750 000 dollars. Et pourtant, cette solution n'est pas idéale pour tout le monde. Si l'accord est accepté, il mettra fin à une action en nom collectif intentée devant la justice civile fédérale contre Harvey Weinstein. Douglas Wigdor et Kevin Mintzer, qui représentent six victimes présumées de l'ex-producteur hollywoodien, dénoncent même la "profonde injustice" d'un tel acte.
Harvey Weinstein purge actuellement une peine de 23 ans de prison, reconnu coupable des actes les plus sordides. Si l'accord concernant les anciennes employées de la Weinstein Company est validé, le producteur sera dégagé de toute responsabilité pour ses autres actes. Quant aux victimes qui souhaiteraient poursuivre malgré tout les compagnies d'assurances du producteur et de sa société, elles ne le pourront plus, puisqu'elles seront libérées de toute obligation par l'accord. Accusé d'agressions sexuelles et de harcèlement par une centaine de femmes, le producteur de 68 ans n'a été jugé coupable que d'un viol et d'une agression sexuelle. Il faudra donc réfléchir à deux fois avant de sabrer le champagne...