Épilogue étonnant pour l'affaire Ian Watkins. Accusée d'avoir été la complice de l'ex-chanteur de Lostprophets, condamné à trente-cinq ans de prison pour pédophilie, son ex-compagne Joanne Mjadzelics vient d'être... innocentée par la justice galloise. En dépit des éléments prouvant qu'elle partageait avec lui des fantasmes sordides, ses tentatives d'alerter la police sur les agissements du rockeur, des années avant qu'il soit arrêté, ont apparemment joué en sa faveur.
Devant la cour de Cardiff, Joanne Mjadzelics n'a en effet pas changé sa ligne de défense. Elle a ainsi réexpliqué à quel point elle avait alerté la police sur les actes pédophiles de Ian Watkins, sans qu'on la prenne au sérieux, quatre ans avant son arrestation. "C'était moi contre le reste du monde, moi qui protégeais les enfants quand tout le monde me traitait de menteuse, de folle... Combien d'enfants auraient pu être sauvés si on m'avait cru ?", a-t-elle rappelé.
Selon Joanne Mjadzelics, la célébrité de Ian Watkins a joué en sa défaveur. "La police n'a pas voulu croire qu'une star du coin pouvait faire ces horreurs. Je me souviens avoir pleurer au téléphone avec la police, leur disant 'vous devez l'arrêter'", se souvient-t-elle, la "tête haute" aujourd'hui. D'après son avocat, son passé de prostituée n'a pas non plus aidé sa cliente auprès des forces de l'ordre qui la voyaient comme une ex éconduite cherchant à nuire au chanteur.
Mais si Joanne Mjadzelics - blanchie de sept chefs d'accusation comme la détention et la diffusion d'images à caractère pédo-pornographiques - assure avoir été sa complice pour mieux le dénoncer, quelques éléments sèment clairement le trouble. Les juges ont en effet visionné une vidéo de 2008 dans laquelle Ian Watkins (37 ans) et Joanne Mjadzelics (39 ans), en pleine relation sexuelle, évoquent leurs fantasmes pédophiles. "Pendant qu'ils avaient des relations sexuelles, ils parlaient du fait d'avoir un bébé pour abuser de lui", expliquait le procureur de la cour de Cardiff, Jim Davies.
La police aurait également trouvé des discussions en ligne - les deux s'étaient rencontrés sur MySpace.com quand l'Anglaise n'était qu'une simple fan de Lostprophets - "dégoûtantes et abominables" datant de mai 2011 dans lesquelles le rockeur lui envoie des images pédo-pornographiques. Elle lui aurait notamment répondu qu'elle voulait "le faire en vrai et ruiner la vie de petites s******", avant de signer un autre message par "pédophiles jusqu'à la mort".