Suite aux attentats survenus à Paris et Saint-Denis, les forces de l'ordre sont sur les dents et le musicien franco-libanais Ibrahim Maalouf en a fait le constat. Visiblement, la notoriété du trompettiste n'était pas assez connue au-delà d'un cercle d'initiés puisqu'il a été retenu par la police, puis la douane, à la gare du Nord à Paris, alors qu'il devait se rendre à Londres.
Le 17 novembre, Ibrahim Maalouf a eu toute les peines du monde à prendre un train à destination de Londres, où il devait faire de la promo et donner un concert le soir même. En effet, comme il l'a raconté sur son compte Facebook puis au site clique.tv, il a dû convaincre les policiers et les douaniers qu'il n'était pas un terroriste. La raison ? Son passeport signalé "Interpol positif", a-t-il expliqué.
"J'ai été retenu par la police à la gare du Nord. Il était indiqué sur leur ordinateur que mon passeport était signalé 'Interpol positif'. Ils me l'ont confisqué et m'ont interrogé. J'ai raté deux trains supplémentaires et annulé toute la journée de promotion que je devais faire. Puis, j'ai été relâché. J'avais ma carte d'identité sur moi, j'ai donc pu monter dans un train", a-t-il détaillé. Oui, mais la suite a quand même tourné au vinaigre...
En effet, alors qu'il était assis dans un train, trois agents des douanes lui ont demandé de descendre, très énervés par un article du Parisien, extrêmement réactif pour révéler la mésaventure de l'artiste de 35 ans après le message de ce dernier sur Facebook, un peu précipité alors qu'il n'avait pas encore quitté le quai. "Le pire, c'est que je n'avais absolument pas écrit le mot 'douane'. Je n'y ai mentionné que la police (...) Ils se sont calmés, et une minute avant que le train ne démarre, ils m'ont laissé partir... ", a-t-il ajouté. Le lauréat des Victoires de la musique en 2014 a même donné son concert.
Mais que fait-il donc sur une liste Interpol ? "Je pense qu'il y a, depuis la promulgation de l'état d'urgence, des procédés qui doivent dépasser les surveillances habituelles. Et là, je ne suis qu'un dommage collatéral insignifiant (...) Je reproche à Interpol (car j'en suis intimement convaincu) de faire un peu de zèle, et de s'engouffrer sur des terrains qui n'ont pas grand sens. Par exemple, mon profil, pour le coup, est assez clair, toute ma vie est sur Internet, ni mes téléphones ni mes ordinateurs ne sont protégés", a-t-il dit.
Ibrahim Maalouf a rendu hommage aux victimes des attentats lors d'une prestation sur le plateau du Grand Journal, le 16 novembre.
Thomas Montet