Déjà passé quelques minutes plus tôt sur la scène du Zénith de Paris pour accompagner de sa trompette Grand Corps Malade et Asa, Ibrahim Maalouf, en solo, se présentait une seconde fois vendredi 14 février 2014 devant Virginie Guilhaume, désigné lauréat de la Victoire des musiques du monde.
Le virtuose franco-libanais, qu'on peut actuellement entendre dans les salles obscures, habillant de ses compositions le biopic Yves Saint Laurent signé Jalil Lespert, a savouré avec beaucoup d'élégance cette marque de reconnaissance, et a notamment souligné : "C'est tellement d'émotion. J'ai grandi dans la musique classique, la musique arabe. J'ai eu beaucoup de chance de faire des belles rencontres ces dernières années, dans le rock, dans la pop. Mes albums sont dispo dans les bacs jazz, et aujourd'hui on me remet la Victoires des Musiques du monde, c'est génial. Et ce qui est cool, c'est que c'est un instrument qu'on récompense aujourd'hui, c'est fantastique. Je pense à tous ces élèves de conservatoire, ces professeurs, ces orchestres comme celui qui nous accompagne ce soir."
La maîtresse de cérémonie, habillée en Zuhair Murad, tente alors de lui soutirer d'autres confidences, mais le jeune (33 ans) musicien et arrangeur a déjà en tête une manière de célébrer son triomphe : "Le mieux, maintenant que j'ai dit tout ce que j'avais à dire, c'est de récupérer un instrument et de faire ce que je sais faire de mieux." Démonstration éclatante avec True Sorry, un morceau élégiaque et puissant qui s'attirera une vibrante ovation...
En coulisse, Hollysiz, en lice dans la catégorie Interprète féminine, explose de joie et réagit au micro de Bruno Guillon : "Ibrahim, c'est mon pote, il a tellement de talent, c'est tellement mérité..."