En cette saison de prix, quelques jours avant les Oscars (le 28 février), les stars du cinéma ne cessent d'arpenter les tapis rouges dans leurs plus belles tenues. En Grande-Bretagne, elles ont mis de côté smokings et robes de créateurs pour se mobiliser sur un sujet brûlant : le sort des réfugiés. Ainsi, une pléiade de comédiens a pris la plume pour appeler le Premier ministre britannique, David Cameron, à accueillir les mineurs bloqués à Calais, rapporte l'AFP.
Idris Elba (Beasts of No Nation), Helena Bonham Carter (Alice de l'autre côté du miroir), Benedict Cumberbatch (Imitation Game), Jude Law (Spy), et Kristin Scott Thomas (Suite française) font partie du collectif qui a appelé jeudi 18 février David Cameron à accueillir les mineurs non accompagnés de la "Jungle" de Calais (France), ayant de la famille au Royaume-Uni.
"L'annonce récente par la préfecture de Calais de raser la partie sud de la 'Jungle' de Calais est un acte qui, si on le laisse se produire, va détruire les maisons temporaires de plus de 3 000 personnes, dont 443 enfants", s'inquiètent les quelque 150 signataires dans une lettre ouverte publiée sur le site refugees-welcome.org.uk, adressée au Premier ministre.
Ils exhortent le gouvernement britannique à "lancer un processus accéléré pour mettre en oeuvre les dispositions de regroupement familial du règlement de Dublin III, afin que tous les mineurs résidant actuellement dans les camps de Calais et Dunkerque qui ont de la famille au Royaume-Uni soient en mesure de rejoindre leurs proches".
Ils sont innocents et vulnérables
Remarqué au Festival de Berlin pour le film Genius, Jude Law a déclaré, selon le Huffington Post.co.uk : "La semaine denrière, j'ai rencontré quelques-uns de ces enfants qui n'ont pas d'autres choix que de vivre dans la jungle, dans des conditions horribles. Ils sont innocents et vulnérables, face à la destruction de cette jungle. David Cameron et le gouvernement britannique doivent travailler d'urgence avec les autorités françaises pour calmer cette crise humanitaire."
Fin janvier, la justice britannique a autorisé trois adolescents et un jeune adulte handicapé syriens qui vivaient dans la "Jungle" à rejoindre des membres de leur famille au Royaume-Uni, tout en soulignant qu'il s'agissait d'un cas "exceptionnel".
Les signataires demandent également au gouvernement de "faire en sorte que les mineurs qui n'ont pas le droit de venir au Royaume-Uni soient protégés et soutenus en France" et de "convaincre les autorités françaises de reporter la décision de détruire d'autres parties du camp à Calais jusqu'à ce que tous les mineurs y résidant actuellement" l'aient quitté. Les autorités françaises ont annoncé vendredi dernier une nouvelle étape dans le démantèlement de la "Jungle" de Calais (Nord), plus grand bidonville de France où vivent quelque 4 000 migrants rêvant d'un passage vers l'Angleterre. Après avoir fait évacuer fin janvier pour raison de sécurité environ 600 migrants, elles souhaitent désormais vider "la moitié" de la superficie de la "Jungle".