Devenu en quelques mois le paria de la famille royale et banni même du site de la Maison royale, Iñaki Urdangarin a toutefois toujours ses entrées privilégiées dans le monde du handball. Et le triomphe éclatant en finale du Mondial de l'Espagne dimanche soir, équipe dont il fut jadis le capitaine adulé, a réussi à lui rendre un sourire largement disparu de son visage émacié...
En pleine descente aux enfers avec son procès pour détournement de fonds en préparation et convoqué de nouveau au tribunal de Palma de Majorque pour répondre de présomptions de fraude fiscale (au moins 470 000 euros en 2007-2008), l'époux de l'infante Cristina et gendre du roi Juan Carlos Ier fait profil bas depuis fin août 2012 et le retour avec sa famille de Washington pour préparer sa défense. Le duc de Palma, qui s'est visiblement amaigri depuis l'éclatement du scandale Noos en novembre 2011, ne pouvait toutefois rester à l'écart du championnat du monde de handball, seule épreuve internationale dont il n'a jamais rapporté de médaille du temps de sa glorieuse carrière.
Multiple champion d'Espagne et d'Europe avec le club de Barcelone, où il évolua durant toute une décade et dont il porta le brassard de capitaine, et deux fois médaillé de bronze aux Jeux olympiques (1996, 2000) avec la sélection nationale, Iñaki Urdangarin ne se trouvait évidemment pas dans la tribune présidentielle du Palau Sant Jordi de la capitale catalane, occupée notamment par son beau-frère le prince Felipe et sa grande amie la princesse Mary de Danemark, complices jusqu'à la cérémonie de remise des médailles. Mais il avait lui aussi une place de choix : tout au bord du terrain.
Et si on avait pu le voir avec seulement ses garçons Pablo, 12 ans, et Miguel, 10 ans, lors du quart de finale Slovénie-Russie, il avait avec lui ses quatre enfants pour vivre à fond ce grand moment : la petite Irene, 7 ans, et le grand Juan Valentin, 13 ans, brillant handballeur qui marche sur ses traces, étaient de la partie. La fratrie ne pouvait toutefois pas être aussi survolté qu'Iñaki Urdangarin, qui a visiblement vécu ce sacre mondial par procuration, avec une grande émotion. Un peu d'euphorie dans une année qui s'annonce bien sombre...