De retour sur le sol espagnol depuis la fin de l'été pour faire face avec son mari Iñaki Urdangarin aux conséquences judiciaires du scandale Noos dans lequel il est impliqué pour le détournement supposé de 5,8 millions d'euros entre 2004 et 2007, alors qu'il présidait un organisme chargé d'organiser un congrès touristique international dans les Baléares, l'infante Cristina d'Espagne demeure relativement exemptée de missions officielles et ses apparitions se font rares.
Aussi son voyage en Tanzanie début décembre pour le compte de la Fondation La Caixa a-t-il été assez largement commenté par la presse, d'autant qu'on apprenait simultanément le montant de la caution demandée par l'accusation pour Iñaki et son associé également mouillé : 8,2 millions d'euros. Directrice de la branche internationale du fonds caritatif de la compagnie bancaire La Caixa, la princesse Cristina, 47 ans, suivait de quelques semaines le prince Joachim de Danemark, qui s'était déplacé en Tanzanie à la rentrée dans le cadre des actions de Care International. Sur place, la duchesse de Palma de Majorque venait superviser sur le terrain la mise en chantier actions de développement économique menées par l'organisme Intermon Oxfam dans les régions de Morogoro et Dodoma.
Vêtue pour la circonstance d'une tenue décontractée - haut bleu, pantalon indigo et tennis -, l'infante Cristina a recueilli les témoignages de petits producteurs de maïs et de tournesol et éleveurs de poulets ayant bénéficié d'une aide pour leur activité. En Tanzanie, l'un des pays les plus pauvres au monde, 80% de la population vit de l'agriculture mais seuls 4% des terres sont cultivés... Les projets en cours que Cristina venait observer doivent permettre d'améliorer le quotidien de plus de 15 000 personnes.
Depuis l'éclatement du scandale qui touche son époux, désavoué par le roi Juan Carlos Ier et mis au ban de la famille royale en décembre 2011, la princesse Cristina a elle aussi été mise à l'écart des activités royales, afin de la soustraire à la pression médiatique, forcément invasive vu les circonstances. Vivant depuis 2009 à Washington, seules ses activités pour la division internationale de la Fondation La Caixa se poursuivaient normalement, tant à Barcelone que dans le monde (en janvier dernier, elle s'était ainsi rendue au Mozambique). De retour en Espagne, le couple vit en toute discrétion. Tout juste a-t-on pu l'apercevoir à l'école de ses enfants, ou dans les gradins d'un match du FC Barcelone de handball.
Dernièrement, Cristina et Iñaki ont toutefois affronté objectifs et caméras pour se rendre au chevet du roi Juan Carlos après son opération de la hanche pratiquée le 23 novembre à Madrid.
La caution d'Iñaki Urdangarin, inculpé, bientôt fixée
L'infante et son époux sont actuellement en train de finaliser leur déménagement de leur manoir de Pedralbes (acquis en 2004 pour 6 millions d'euros et où ils ont effectué pour 600 000 euros de travaux), où un camion de déménagement a été vu chargeant les affaires du couple, sous la surveillance de la police nationale. Cristina et Iñaki, qui possèdent également des biens immobiliers à Palma (trois appartements et deux garages) et à Terrassa (un appartement), ont emménagé après leur retour dans une maison plus modeste qu'ils louent dans la banlieue de Barcelone, compte tenu des circonstances. Si le couple devait être incapable de fournir le montant de la caution demandée dans les délais fixés par le juge Castro, leurs biens immobiliers serviraient alors de garantie bancaire devant le tribunal.
Le procureur anti-corruption Pedro Horrach a demandé en novembre une caution solidaire de 8,2 millions d'euros au juge saisi de l'affaire Noos, José Castro, pour l'éventuelle responsabilité civile d'Iñaki Urdangarin et son associé. Selon les informations de la presse espagnole, le procureur a spécifiquement réclamé une caution solidaire (un seul montant versé pour les deux inculpés à la fois), mais le juge pourrait en décider autrement et fixer une caution individuelle de 5 à 6 millions d'euros.
G.J.