Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990.
Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s'installe dans la région. L'armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour...
Brillament réalisé par Xavier Beauvois (N'oublie pas que tu vas mourir), avec Lambert Wilson (voir son interview), Michael Lonsdale et Sabrina Ouazani, ce film s'inspire librement de la vie des moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie, de 1993 jusqu'à leur enlèvement en 1996.
Présenté sur la Croisette et reparti du dernier Festival de Cannes avec le Grand Prix du Jury, alors qu'il aurait fait une Palme d'Or tout à fait formidable, Des Hommes et des Dieux est poignant, bouleversant, intelligent, magnifique. Une claque absolue qui a réussi un excellent démarrage mercredi, lors de son premier jour d'exploitation, avec près de 70 000 spectateurs français.
Mais avant la sortie, il y a eu quelques avants-premières. Et durant l'une d'elles, organisée la veille, à Fécamp (Xavier est originaire de Bénouville, un petit village de la côte normande, proche de Fécamp, et il voulait le présenter dans sa région), et le réalisateur devait à la fin de la projection répondre aux questions des spectateurs venus découvrir son oeuvre. Mais selon la presse locale, des incidents auraient eu lieu à cause du taux d'alcoolémie très élevé du cinéaste.
Le quotidien Le courrier cauchois écrit ainsi dans ses pages : "Plus que le film, qui a fait forte impression et a été longuement applaudi, on retiendra cependant un Xavier Beauvois qui a visiblement fait la fête avant de répondre au public". Et Dieu sait si les Normands aiment faire la fête...
Une bouteille en plastique pleine d'alcool à la main, le réalisateur français est monté sur scène pour affronter les 550 spectateurs venus lui poser des questions. Mais Xavier Beauvois a visiblement offert un triste spectacle, déclarant notamment aux journalistes présents : "Je n'ai pas besoin de vous", ou répondant à une interrogation : "C'est trop une question de merde", avant de lâcher "N'écoutez pas ce connard à ma droite".
Un réalisateur très, trop alcoolisé, pour un film sublime, et pourtant acclamé ce soir-là...
Adam Ikx