Discrète depuis le retrait de sa procédure de demande (très conséquente...) de réparation entamée contre le gouvernement colombien et le tollé international que la démarche suscita, l'obligeant à s'expliquer en pleurs sur une chaîne américaine, Ingrid Betancourt s'apprêt à écrire un nouveau chapitre de sa saga personnelle à rebondissements, de l'autre côté de la Manche.
Alors que l'ex-otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), délivrée en juillet 2008 dans l'opération Jaque, revient sporadiquement et indirectement dans l'actualité, qu'il s'agisse de son divorce désastreux d'avec Juan Carlos Lecompte ou des multiples oeuvres qui retracent ses années de captivité (à l'instar d'un prochain film de Miguel Courtois centré sur le personnage de son ancienne amie et camarade de calvaire Clara Rojas), le journal Le Parisien, dans la rubrique "couloirs" de son édition de samedi 21 mai 2011, annonce qu'elle part s'installer en Angleterre.
Son objectif ? Passer sa thèse en théologie, au sein de la prestigieuse université d'Oxford ! Après la parution en septembre 2010 du copieux récit de sa séquestration (Même le silence a une fin, environ 700 pages), Ingrid Betancourt aurait ainsi l'intention, comme l'explicite Le Parisien, d'explorer cette foi à laquelle elle s'est raccrochée durant sa captivité, entre les mains des guerilleros, et qu'elle a largement mise en exergue une fois libérée : "Ingrid a tenu dans la jungle grâce à sa foi religieuse. C'est une question qu'elle veut approfondir. Elle s'installe en Angleterre pour un moment", a commenté son entourage.
On se souvient que, comme en écho aux déclarations du président Uribe, qui avait estimé que l'opération Jaque de libération des otages avait été "guidée à tout moment par la lumière du Saint-Esprit, la protection de Notre Seigneur et de la Vierge Marie", Ingrid Betancourt, qui avait créé un rosaire de bois pour ses prières en captivité, s'était dite "convaincue qu'il s'agit d'un miracle de la Vierge Marie" : "Pour moi, il est clair que sa main était sur tout cela", avait-elle déclaré à propos de l'opération de sauvetage des otages. Au magazine Le Pélerin, elle avait expliqué que sa foi "n'avait cessé de grandir" durant ses années de réclusion.
Rappelons également qu'un de ses premières sorties, en juillet 2008, avait été un pélerinage à Lourdes avec ses enfants Melanie et Lorenzo. Le mois suivant, elle était reçue par le pape Benoît XVI.