Dans un long entretien accordé à l'AFP, l'actrice Isabelle Huppert s'est exprimée sur les récentes affaire de viols et agressions sexuelles ayant chamboulé le petit milieu du cinéma français. Dans un témoignage exemplaire à Médiapart, l'actrice Adèle Haenel accusait le réalisateur Christophe Ruggia "d'attouchements" et de "harcèlement" alors qu'elle était adolescente. Quelques jours plus tard, Roman Polanski était visé à son tour par une énième accusation de viol, venant de la photographe française Valentine Monnier. Elle dit avoir été violée par le cinéaste lors d'un séjour au ski, en 1975, alors qu'elle avait 18 ans. Le réalisateur a depuis réaffirmé son innocence.
Samedi 16 novembre 2019, Isabelle Huppert a donné sa position et a indiqué à l'AFP que l'industrie du cinéma français devrait mieux protéger les femmes financièrement. "Elle peut commencer par les protéger économiquement, déjà. Ça, c'est un bon début, une bonne approche. Mais ce n'est pas que dans le cinéma, c'est dans tous les domaines. Les femmes ont toujours été discriminées", a-t-elle expliqué. Certaines, par peur du chômage, ne disent rien et subissent ainsi des comportements déplacés pendant des années...
Côté cinéma, la question se pose depuis quelques jours de savoir s'il faut boycotter ou non le dernier film de Roman Polanski, J'accuse ? "Boycotter? Non, je ne pense pas. C'est un problème qui est très très compliqué", répond l'actrice de Huit Femmes, sans en dire vraiment plus sur l'affaire.
Pour rappel, Isabelle Huppert était récompensée d'un Golden Globe en 2017 pour son interprétation d'une femme violée dans Elle (Paul Verhoeven). "Pratiquement tous mes films parlent de la condition féminine, de ce que ça veut dire d'être une femme qui se bat pour survivre, a-t-elle indiqué à nos confrères. J'ai toujours été attirée par des personnages de femmes qui sont au centre (...) des femmes qui se révoltent, qui se libèrent, féministes. Je dirais que j'ai toujours été féministe sans le savoir."