Le cinéma français a perdu, dimanche 1er décembre 2024, l'une de ses figures les plus marquantes : Niels Arestrup, qui avait récompensé aux César pour Quai d'Orsay, Un prophète et De battre mon coeur s'est arrêté, est mort à l'âge de 75 ans. Si l'acteur, qui a aussi brillé à la télévision dans Baron noir et Capitaine Marleau, a marqué l'histoire du petit et du grand écran, il n'a pas laissé que des souvenirs heureux à tout le monde.
Clovis Cornillac, en 2017, avait déclaré sur Europe 1 à quel point il n'avait pas d'atomes crochus avec Niels Arestrup. "Je déteste cet homme. C'est un des rares. Il sait pourquoi et il n'y a pas de souci là-dessus", avait confié le comédien d'Un p'tit truc en plus, qui avait tout de même reconnu qu'il était un "grand acteur". Avec la disparition de Niels Arestrup, c'est une autre confrontation présumée, avec une autre star du cinéma français, qui refait surface.
En 1983, l'acteur est soupçonné d'avoir giflé Isabelle Adjani, lors d'une représentation de théâtre. La star du cinéma français avait quitté la pièce. En novembre 2001, alors invité de l'émission On ne peut pas plaire à tout le monde, Niels Arestrup s'était défendu de ses accusations de violences : "On vous colle des choses, on dit des choses, on affirme des choses, mais quoi que vous fassiez, quoi que vous disiez, et même si vous vous défendez, il y a une espèce d'étiquette qui vous collera toujours au dos, avait affirmé l'acteur, devant Marc-Olivier Fogiel. Je ne suis pas un ange, du tout. J'essaie de faire mon métier avec passion. Je le fais avec ma nature, avec mon caractère. Je précise, encore une fois, que je n'ai jamais frappé une femme de ma vie. Je vous jure que je n'ai pas giflé [Isabelle] Adjani."
Pour l'interprète de La Reine Margot, l'expérience fut traumatisante. C'est ce qu'elle a affirmé, le lundi 2 décembre 2024, dans les colonnes du Parisien qui l'a contactée après l'annonce du décès de l'acteur : "A titre personnel, je n'ai hélas rien à exprimer de positif sur l'homme. Mon souvenir du partenaire de théâtre demeure un traumatisme marquant. Mais Niels Arestrup fut un grand acteur."
Tahar Rahim et Emilie Dequenne qui ont travaillé avec lui dans Un Prophète pour le premier, et A perdre la raison pour la seconde - le mari de Leïla Bekhti avait lui aussi joué dans ce drame - n'ont quant à eux pas tari d'éloges à propos de Niels Arestrup, professionnellement et humainement.
Les qualités de jeu de Niels Arestrup font l'unanimité au sein du cinéma français, quant à son comportement, il divise plus que jamais.