Le tsunami Weinstein continue de faire tomber des têtes et de voir des langues se délier. Cette fois-ci, c'est un réalisateur qui a déjà été plusieurs fois accusé d'agressions sexuelles par le passé qui est visé. Le 20 octobre, dans une interview au quotidien britannique The Sun, une cinquième femme a accusé le cinéaste franco-polonais Roman Polanski d'agression sexuelle. Elle assure qu'elle n'avait que 10 ans à l'époque des faits.
Cette victime répondant au nom de Marianne Barnard, une artiste californienne, donne des détails. "Au début, j'ai compris que j'allais juste à la mer avec ma mère", raconte-t-elle en évoquant un shooting photo qu'elle a fait avec sa mère et le réalisateur polonais alors connu pour Repulsion. "Il a pris des photos de moi sur des rochers, avec un manteau de fourrure. J'étais en bikini, je pensais que c'était pour un magazine ou quelque chose comme ça."
Elle poursuit : "Puis il m'a dit : 'enlève ton haut de bikini', ça ne me dérangeait pas parce que j'avais 10 ans et je courais souvent sans mon haut. Mais il voulait que je retire mon bas. J'ai commencé à me sentir mal à l'aise. À ce moment, j'ai réalisé que ma mère était partie. Je ne sais pas où elle est allée, je n'avais pas vraiment remarqué qu'elle n'était plus là. Puis, il a abusé de moi." Depuis cet épisode, qu'elle avait déjà évoqué sur Twitter une semaine plus tôt, l'artiste dit souffrir depuis de stress post-traumatique et de claustrophobie. "Je me sentais tellement mal que je n'ai rien dit pendant tout ce temps. Et avec toutes ces femmes qui ont osé parler courageusement, je me suis dit que je ne pouvais pas, en sachant ce que je sais, et en ayant traversé ce que j'ai traversé, ne pas m'exprimer", a-t-elle ajouté en évoquant les nombreuses victimes d'Harvey Weinstein.
Ce lundi 23 octobre, Roman Polanski a réagi à l'affaire par l'intermédiaire d'un communiqué faisant office de droit de réponse publié dans Vanity Fair. "Monsieur Roman POLANSKI conteste formellement les accusations de Madame BARNARD concernant des faits de 1975 alors qu'elle avait 10 ans, fait savoir son avocat. Les seuls faits qu'on peut lui reprocher sont ceux qui concernent Samantha GEIMER qu'il a reconnus dès sa première audition il y a quarante ans et à l'égard desquels Madame GEIMER s'est encore exprimée récemment, en réaffirmant à la fois son pardon à Monsieur POLANSKI et les reproches qu'elle faisait à la justice américaine. La justice suisse et la justice polonaise ont estimé qu'il avait exécuté sa peine, et au-delà. Il conteste toutes les autres accusations sans fondement dont il a fait l'objet. "