Réactualisation : Quelques heures après le passage de Bernadette Chirac sur Europe 1 pour nier que son mari était atteint de la maladie d'Alzheimer, une équipe de BFMTV réussissait à obtenir quelques mots de Jacques Chirac en personne. À la sortie de son domicile parisien, l'ancien président a déclaré face caméra : "Je vous donne l'impression de ne pas aller bien ? Je me porte très bien, je vous remercie. Je vous souhaite de vous porter aussi bien."
L'état de santé de l'ancien président inquiète. Ce week-end, le Journal du Dimanche publiait une enquête dans laquelle un proche évoquait même la maladie d'Alzheimer...
À 11h23 : Jeudi dernier à Orléans, Jacques Chirac et Simone Veil inauguraient dans une ancienne école primaire un émouvant musée-mémorial des milliers d'enfants internés dans les camps du Loiret après la rafle du Vel d'Hiv puis déportés. L'ancien président de la République y est apparu affaibli, avec des difficultés à se mouvoir, le "regard fuyant" comme le remarquait l'AFP.
Dimanche, le JDD publiait une longue enquête sur l'état de santé de Jacques Chirac et cite, sans le nommer, un "très ancien fidèle du président, qui le connaît depuis les années 60". Ce dernier évoque un Chirac "fatigué, très vieilli, déclinant". Selon lui, Bernadette Chirac "a prononcé le mot d'Alzheimer" : "Elle nous a dit, devant ma femme et moi, que les médecins ne pouvaient être certains, mais que compte tenu de son AVC et de ses troubles de mémoire, il était question de cette maladie."
Ce lundi matin au micro d'Europe 1, Bernadette Chirac met les choses au clair. Choquée par les propos tenus dans le Journal du Dimanche, l'ancienne première dame, en pleine campagne des Pièces jaunes, dément fermement que Jacques Chirac souffre d'Alzheimer : "C'est un mensonge, on me prête des propos que je n'ai jamais tenus, je suis scandalisée par ce que j'ai lu hier dans le Journal du Dimanche et je ne peux accepter que l'on insinue cela. Les médecins lui ont dit qu'il n'a pas la maladie d'Alzheimer. Je les crois."
Bernadette Chirac témoigne ensuite du réel état de santé de son mari : "Il a 78 ans. Il n'est plus exactement ce qu'il a été. Il souffre par moments, d'un certain nombre de troubles dont on ne sait pas s'ils sont liés d'un effet à distance de son petit accident vasculaire cérébral ou au processus normal de vieillissement. Il a des difficultés de marche, de temps en temps, et d'audition. Il a parfois des troubles de mémoire et, à certains moments, il peut faire la preuve d'une forme d'impatience même si, à mon égard, cela ne présente pas, hélas, un caractère de nouveauté."
"Si mon mari en souffrait, de cette maladie, je n'hésiterais pas à le dire (...) J'ai en face de moi chaque jour un homme qui peut être éblouissant et qui en étonnerait plus d'un."
Bernadette Chirac évoque ensuite le procès auquel est attendu l'ancien président, une situation "inédite", à laquelle elle "ne s'attendait pas" et qu'elle vit avec "beaucoup de souffrance". Elle assure de la détermination de son époux : "Il a toujours dit qu'il voulait être traité comme un justiciable comme les autres. Il a toujours dit qu'il irait à son procès et il le fera." Elle a même dissimulé la Une du JDD pour que son mari ne lise pas ce journal.
Lors de cette interview menée par Jean-Pierre Elkabbach, nous ne savions pas encore que Me Jean Viel, chef de file de la défense de Chirac, aux côtés de Me Georges Kiejman, avait demander le renvoi de ce procès pour détournements de fonds. Selon l'AFP, Jean Viel a défendu l'argument que le tribunal devait attendre le résultat d'un autre litige concernant le règlement financier de l'affaire entre la Ville de Paris, Jacques Chirac et l'UMP. Après délibération, le tribunal a décidé que le procès s'ouvrirait comme prévu le 7 mars.
Le procès de Jacques Chirac se tiendra donc du 7 mars au 8 avril devant le tribunal correctionnel de Paris. Cependant une salle de repos est déjà prévue pour l'ancien président de la République et les audiences ne pourront pas être filmées.
Bernadette Chriac n'est pas la seule à être montée au créneau. Dans le Parisien du jour, on apprend qu'Alain Juppé, ministre de la défense, a déjeuné récemment avec l'ancien président et qu'il l'aurait trouvé "mieux" qu'il y a quelques mois et "en forme".