Après avoir égratigné Nicolas Sarkozy en Joe Dalton, puis François Hollande en Winnie L'Ourson, Jamel Debbouze a de nouveau bousculé un politique lors d'une rencontre avec Purepeople. En pleine promotion pour son film Né quelque part, l'acteur Français n'a pas manqué d'épingler le clan Le Pen, Jean-Marie le père et Marine la fille, alors que nous évoquions le discours politique du film. Visiblement révolté par la manière dont l'immigration est perçue en France, Jamel a invité les deux représentants du Front national à foncer vers une salle obscure pour voir Né quelque part.
"Jean-Marine Le Pen, ce que tu racontes est complètement faux, vas voir Né quelque part, et tu changeras d'avis", a-t-il lâché avec humour. La façon dont les émigrés "sont dépeints à la télévision, ça fout la rage, parce que c'est pas vrai, poursuit l'acteur et humoriste. L'immigration, c'est pas un problème, c'est une solution".
Conscient d'une évolution en Algérie, Jamel Debbouze se félicite de voir un pays qui bouge, complètement réceptif, et loin des clichés habituels. "Il y a tellement de richesses sous les pieds des Algériens, c'est un des pays les plus riches au monde et les gamins ne peuvent pas en profiter. Ils ont la rage." Sans transition, il poursuit : "Mais vous allez voir, bientôt, l'Afrique va mettre une claque à l'Europe... Il y a un espèce de conservatisme en Algérie qui est en train de se barrer, pour laisser place à une gouache, une patate", confie celui qui loue cette "soif de vivre" des Algériens. "Il manque juste le travail, là-bas... faut croire qu'ils viennent en France par dépit", assure l'acteur.
Pour lui, "t'écoutes les gens, personne n'est chez soi, mais on est tous nés quelque part, et on est chez nous partout". Un constat réaliste, que Jamel appuie exemple à la main. "Un jour, j'ai une chance incroyable. Un clandestin m'a volé ma valise dans le train gare de Lyon. Lorsqu'il se rend compte que c'est la valise de Jamel Debbouze et qu'il avait mon iPad dedans, il m'appelle pour me demander comment il pourrait me la rendre". S'ensuit un mois de tractations, "4 lapins parce qu'il avait peur que je le balance... et puis il s'est dit que se faire balancer par Jamel, c'était la classe quand même". Une fois la valise rendue, Jamel Debbouze lui "glisse un petit billet" et "l'invite au Comedy Club", affirmant que lors de cette soirée, "c'est le mec qui s'est le plus éclaté".
Jamel Debbouze souhaite évidemment transporter son film en dehors des frontières de l'Hexagone, et notamment en Algérie. "On va le sortir en Algérie", assure l'acteur. Un challenge pour Jamel et ses acolytes, tant la peinture de la hiérarchie politique et des puissants en Algérie est négative. "Ah ils en prennent, ça va être dur, mais on va le faire", soutient-il, le sourire aux lèvres avec son intacte volonté de fer.