Jan Ullrich avoue enfin. Six mois après son ancien rival Lance Armstrong, le vainqueur du Tour de France 1997 vient lui aussi avouer eu recours au dopage dans une interview à paraître lundi 24 juin dans le magazine Focus. "Oui, j'ai eu recours aux traitements de Fuentes (médecin espagnol au coeur d'un réseau de dopage, ndlr)", déclare-t-il notamment. Des aveux tout sauf surprenants, mais que l'Allemand s'était toujours refusé à faire, niant en bloc les accusations.
Conseillé par l'agence de communication de l'ex-tennisman Charly Steeb, Jan Ullrich relativise tout de même sa tricherie dans cette interview-confessions. "Oui, je suis coupable mais j'ai fait comme presque tous les coureurs à l'époque. Je n'ai jamais pris autre chose que ce que mes adversaires prenaient. Je n'étais pas plus fort qu'Armstrong, je voulais seulement avoir les mêmes chances de réussir que lui", tente de se défendre le seul et unique Allemand à avoir remporté le Tour, dans des propos rapportés par L'Equipe.
Si Jan Ullrich reconnaît avoir eu recours à des transfusions sanguines illégales "avec son propre sang", l'ancien coureur vedette des années 90 refuse de parler de tricherie. "Selon moi, il y a escroquerie à partir du moment où je me procure un avantage. Il ne s'agissait pas de cela. Je voulais favoriser l'égalité des chances", explique-t-il à quelques jours du départ du 100e Tour de France. Jan Ullrich a également rajouté quelques mots sur son ancien rival du début des années 2000, Lance Armstrong. "Je ne suis pas mieux qu'Armstrong mais je ne suis pas pire. Nous sommes tous coupables", assure-t-il. Le vainqueur du Tour déchu n'a d'ailleurs pas tardé à lui répondre. "Jan Ullrich ? Chaleureux. Exceptionnel athlète. Grand compétiteur. J'ai adoré flirter avec la ligne avec toi mon ami", a-t-il tweeté dans la soirée du samedi 22 juin.
Retraité depuis 2007 et un licenciement par son équipe T-Mobile après qu'un test ADN l'a reconnu comme un client du docteur Fuentes, Jan Ullrich peine à convaincre avec ses aveux l'Allemagne, où l'agence anti-dopage a demandé à le rencontrer rapidement. "C'est trop peu et trop tard. Pour une confession vraiment crédible, Jan Ullrich aurait dû s'exprimer quelques années plus tôt", selon Thomas Bach, le président du Comité olympique allemand (DOSB). "Il a confirmé ce qui était prouvé depuis longtemps. Mais c'est la bonne décision même si au final, cela ne change rien car nous avons tous été coupables", a quant à lui estimé son ancien coéquipier allemand Rolf Aldag de chez Telekom.
Installé en Suisse à 39 ans, Jan Ullrich veut désormais selon Focus "aller de l'avant et ne plus jamais revenir en arrière". Car si "l'ambiance du cyclisme commence à (lui) manquer", l'inverse ne semble plus réciproque...