Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour Jan Ullrich. En janvier 2011, le coureur cycliste allemand, ancien vainqueur du Tour de France (1997), champion olympique (2000), vainqueur de la Vuelta (1999) et double champion du monde du contre-la-montre (1999, 2001), vivait un grand bonheur : la naissance du deuxième enfant qu'il a eu avec son épouse Sara Steinhauser - un petit Benno, qui rejoignait son grand frère Max.
En ce début d'année 2012, l'ambiance est moins à l'euphorie... Après avoir provoqué la fin prématurée de sa carrière en juin 2006, licencié par l'équipe T-Mobile à la suite d'une analyse ADN le confondant comme étant client du docteur Fuentes, l'affaire Puerto vient de lui valoir une peine de deux ans de suspension prononcée le 9 février 2012 par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Si la sanction semble symbolique, Ullrich étant retiré du peloton depuis 2007 et ayant abdiqué toute velléité de retour en raison d'un burn-out, elle s'assortit toutefois de l'annulation de ses résultats à partir de mai 2005, et notamment une troisième place sur le Tour de Suisse et le Tour de France. Ironie du sort, c'est l'Espagnol Mancebo, lui-même cité dans l'affaire Puerto mais jamais jugé, qui monte à sa place sur la troisième marche du podium. L'Allemand a indiqué qu'il ne ferait pas appel de la décision du TAS : "Non pas parce que je suis d'accord sur tous les points de la décision mais parce que je veux tourner la page. J'ai tiré les conclusions en me retirant en 2007."
Saisi par l'Union cycliste internationale (UCI), le TAS a "relevé avec une certaine surprise que Jan Ullrich n'avait pas contesté la véracité des preuves ou tout autre argument de fond et avait limité sa défense à des questions de procédure" alors qu'il nie farouchement s'être dopé ("Je n'ai jamais triché", avait-il asséné malgré ses nombreuses casseroles lors de la conférence de presse d'annonce de sa retraite, en 2007 à Hambourg). L'ancien coureur a toutefois admis de manière inédite, dans sa réaction à sa condamnation, "avoir été en contact avec Fuentes" : "Je sais que c'était une grosse erreur que je regrette beaucoup. Je veux m'en excuser auprès de tout le monde."
La sanction débute officiellement le 22 août 2011, jour où a eu lieu l'audience après que l'UCI a fait appel d'une décision du Comité olympique suisse (COS). Fin 2011, Jan Ullrich se reconvertissait dans les affaires, intégrant le comité de direction d'une société de technologie appelé Lowoxygen.
Entre la suspension de deux ans d'Alberto Contador, l'affaire Ciprelli et les autres dossiers encore en attente de jugement, le monde du vélo est à la peine.