Connu dans son entourage pour être sans filtre, Jean-Jacques Debout le prouve une nouvelle fois dans son ouvrage La couleur des fantômes (éd. Talents Éditions). L'auteur-compositeur de 82 ans y raconte grand nombre d'anecdotes passionnantes, mêlant des stars de l'époque Yéyé. La trahison de Sylvie Vartan, la folie de Serge Gainsbourg mais pas seulement, car les frères Igor et Grichka Bogdanoff ont eux aussi croisé la route du mari de Chantal Goya, qui a même aimé une femme "un peu allumée" en commun avec Grichka. Pour Un apéro avec, Le Monde est allé à la rencontre de l'artiste, l'occasion de revenir sur le jour où il a été en prison.
À cette époque, le compositeur Jean-Jacques Debout boit trop. Et même si son permis de conduire lui est retiré, "il s'en fiche". En 2003, après avoir passé la nuit avec des intermittents du spectacle croisés dans un bar, il prend la voiture de sa femme et, au feu, tamponne le véhicule devant lui, de bon matin. "Pas de chance, c'est un car de police !", écrivent nos confrères. Il est donc condamné à deux mois de prison, pour conduite sans permis, en état d'ivresse. Et Jean-Jacques Debout est envoyé à la prison de la Santé. Visiblement, il va s'attacher à ce quotidien carcéral au point de ne plus vouloir le quitter...
J'ai demandé à rester une semaine de plus.
"On m'a mis dans la cellule libérée le matin même par Maurice Papon, et j'ai obtenu des cartons pour ne pas avoir à poser ma tête au même endroit que lui, confie Jean-Jacques Debout. En fait, la prison m'a sauvé. J'avais besoin d'un entracte dans ma vie, je l'ai eu." Alors que la canicule s'abat sur la capitale française, il profite de la fraîcheur offerte par les murs épais de la Santé et se lie d'amitié avec des prisonniers comme Alfred Sirven. "J'étais si bien que le jour de ma libération, j'ai demandé à rester une semaine de plus. Sans succès... Mais je suis reparti ainsi pour un tour", fait-il savoir. Encore une anecdote singulière qui s'ajoute à la vie romanesque du mari de Chantal Goya.