Jean-Luc Mélenchon, (70 ans) recueille actuellement entre 7 et 8% des intentions de vote pour l'élection présidentielle 2022. Présent dans les médias pour sa campagne, il n'est jamais tendre avec les présentateurs et journalistes de télévision qui l'interviewent. Dernière occasion en date, sa venue sur le plateau de Télématin face à Caroline Roux le 7 octobre dernier. Il s'était montré particulièrement nerveux tandis que l'agacement de son intervieweuse était palpable. Dans les années 2010, le leader de La France insoumise avait été encore plus loin en attaquant David Pujadas et Laurence Ferrari, qu'il considère comme des laquais du pouvoir. Pourtant, il n'a pas été toujours aussi virulent, comme le rappelle Marc-Olivier Fogiel dans l'émission Rembob'Ina sur LCP/Public Sénat ce 10 octobre. Le directeur général de la chaîne d'information en continu BFM TV raconte en effet à Patrick Cohen comment l'homme politique s'était confié sur son Divan en 2015, abordant même son handicap, sa surdité.
Marc-Olivier Fogiel explique comment même les plus réfractaires ont réussi à se livrer lors de ses entretiens télévisuels de l'émission Le Divan : "On est pas dans une obligation de résultats immédiats, il n'y a pas de chrono. Et donc il y a eu des brèches, notamment avec Jean-Luc Mélenchon. Il est parti sur des choses très personnelles, même son handicap auditif qui explique beaucoup de ses colères. C'était intéressant, il exprimait les choses autrement."
En 2015, à l'époque député européen du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de "MOF" dans Le Divan, émission qui revistait le programme légendaire d'Henri Chapier. Le politique avait alors dévoilé avoir une défaillance auditive : "Chez nous, c'est de père en fils." Une surdité qui selon lui n'était pas étrangère à sa façon de s'exprimer. Il avait en effet expliqué que son caractère éruptif, sa propension à se mettre en colère et à se fâcher venait de là : "Vous, vous voyez les gens arriver, vous les entendez. Moi, non. Je les découvre quand ils sont sur moi (...) Ça m'a toujours fait rire quand on me présente. On dit sans arrêt : 'il tonne, il tonitrue, il vocifère...'."
Cinq ans plus tôt, il avait toutefois sévèrement attaqué Marc-Olivier Fogiel dans les pages de Télé-Loisirs : "En 2005, après la victoire du 'non' au référendum sur la constitution européenne, Marc-Olivier Fogiel m'avait invité dans On ne peut pas plaire à tout le monde. Au moment de m'asseoir, j'ai aperçu un type qui portait un T-shirt pour le 'oui'. J'ai senti le piège. De fait, Fogiel a été d'une vulgarité totale avec moi, ne me laissant pas finir mes phrases tandis que le public me conspuait. À tel point que Jeanne Moreau, également invitée, m'a glissé en coulisses : 'Monsieur, je suis désolée, je n'imaginais pas qu'on allait vous traiter comme ça.' Je n'ai pas pardonné à Fogiel et je ne veux plus jamais me retrouver face à lui... Jamais !" Et pourtant...