Une très mauvaise passe. Vivement critiqué par l'opposition pour sa gestion de la crise sanitaire à l'école, sévèrement taclé par le monde enseignant qui a fait grève le 13 et prévoit deux nouvelles journées de manifestations les 20 et 27, Jean-Michel Blanquer est aussi au coeur d'une polémique en raison d'un récent séjour à Ibiza... Il a répondu.
C'est le site de Médiapart qui a révélé que le décrié ministre de l'Education nationale avait répondu le samedi par téléphone aux questions du journal Le Parisien - pour présenter le dimanche soir le nouveau protocole sanitaire à l'école avant la rentrée ! - depuis... Ibiza. Il était alors en vacances sur la célèbre île espagnole réputée pour ses fêtes même si, l'hiver, c'est le calme plat. Alors que le personnel éducatif ainsi que les parents d'élèves s'arrachaient les cheveux avant la reprise des cours pour comprendre le nouveau protocole et anticiper le mieux possible le retour des enfants à l'école en pleine vague Omicron, le symbole passe très mal.
Ce mardi 18 janvier, Jean-Michel Blanquer - dont on a appris le mariage avec Anna Cabana - était au côté du gouvernement pour une séance de questions/réponses avec les députés à l'Assemblée nationale. Fortement conspué par les élus dans l'hémicycle, le ministre a essayé de répondre avec difficulté. "Est-ce que j'avais le droit de prendre quelques jours de congés après cette année ? Est-ce qu'il y a des réunions ou des éléments que je devais faire pendant cette période que je n'ai pas fait à cause de ça ? Non, bien sûr. Et est-ce que les décisions auraient été différentes si j'avais été ailleurs ? Non plus. Il y a, je le reconnais, une symbolique. Il se trouve que le lieu que j'ai choisi, j'aurais dû sans doute en choisir un autre... La symbolique je la regrette", a-t-il réagi, se réjouissant toujours de mener "la politique de l'école ouverte" même si la stratégie n'est pas partagée par tous.
Ces vacances très décriées ont eu lieu quelques jours avant le mariage du ministre avec Anna Cabana, samedi 15 janvier en toute fin de journée à Paris en petit comité, a également appris l'AFP de sources politiques.
Sur la Toile, Le Parisien a été également très critiqué pour la diffusion de l'interview de Jean-Michel Blanquer - un temps disponible en version payante sauf pour les abonnés avant d'être en version libre - car elle était illustrée d'une photo du ministre à son bureau. Le journal s'est expliqué, précisant avoir su que le ministre serait en vacances en famille mais sans savoir où. Le jour prévu, "nous recevons un mail avec le numéro (en 01) d'une plateforme de conférence téléphonique, ainsi que des codes d'accès à taper au moment de démarrer la conversation. Une démarche habituelle quand on est obligé, pour des raisons d'emploi du temps ou de déplacement, d'interroger des ministres à distance", précise le journal pour se dédouaner de son erreur d'illustration.